Etape 7 (vendredi 6 septembre) : St Valentin (Italie) à Sulden (Italie):
42,7 kilomètres - D+2378 mètres - D- 1931 mètres
Désolé mais je n'ai pas le bon
profil de course. En résumé c'est une légère descente de 11 km, puis 4 km de plat, puis 13 de montées et légères descentes. Enfin le gros morceau : 7 km d'une montée impitoyable (1640 D+ !!!), et 7 km de descente jusqu'à l'arrivée.
Allez hop, 5h30 du mat’, l’heure
des braves ! Ce qui est marrant c’est qu’on a nos automatismes, après la
course comme le matin. On a beaucoup de choses à préparer et on doit récupérer
au maximum entre les étapes.
Le temps est doux ce matin, ce
devrait être une belle journée même si on part pour un marathon et quelques
mètres de dénivelé positif. Il y a notamment la plus grosse et raide montée des
8 jours.
(a défaut de croquer des fesses...)
Pas trop d’enjeu à se placer
correctement dans le sas de départ, car on part pour de la large piste cyclable
pendant une tripotée de kilomètres. Bon bé les petits gars et ptites mamzelles
sont un peu calmés ce matin. Ca ne part pas à fond les ballons. On sent que
tout le monde a les jambes bien lourdes. Ca trottine quand même sur cet
insipide route goudronnée. Et ça dure des kilomètres et des kilomètres (15).
On ne voit que des hectares de culture de pommes ou de poires, des châteaux, et
des bunkers. Pas sexy tout ça, d’autant plus que le ciel est bas.
Bon, mon bide va un peu mieux,
mais les jambes ont bien du mal à répondre. Je crois que les accus sont un peu
à plat. Denis lui a des jambes de feu. Il enquille tranquille. Il a eu un peu
de mal à démarrer la semaine, mais là il se retape. A l’inverse de moi, c’est
un peu le Lièvre et la Tortue.
Raz le bol de cette route,
indigne de la TransAlpine
à notre avis. On passe certes des petits villages, mais rien de plaisant.
Petites bosses pour nous changer les idées enfin. 2h de course, pas mieux pour
moi. Je prends mon mal en patience. Obligé de me poser sur les bancs des
villages de temps en temps. Nos amis espagnols nous doublent, on n’est pas si
mal donc.
3° ravito, juste au pied du gros
morceau de la journée : 7 km d'une montée de 1640 D+ nous menant à 2880 mètres d'altitude (23% de pente moyenne).
J’ausculte mes pieds, une très
grosse ampoule sous un orteil. Je la perce et la strappe, ça tiendra bien
jusqu’à l’arrivée. Denis a un peu mal aussi à son ampoule, mais c’est plutôt un
de ces mollets qu’il surveille. Bien tendu, il faut éviter la déchirure.
Bon, cette « bosse »,
on l’attaque. On a battu notre record de pause au ravito. On a pris au moins 4
minutes. Ca a suffit à ma retaper. Denis se met devant, donne le rythme, et là
cachez vous devant. Les Renards sont enfin dans la place.
(là, on attaque sévère)
Le sentier est très
étroit, mais on arrive à passer des coureurs (marcheurs là vu les
circonstances). Parfois en tapant de brefs sprints de quelques secondes. Mais
on met ensuite une bonne minute à récupérer notre souffle. Qu’importe, on se
sent bien, c’est le moment de grappiller du temps. Une quinzaine d’équipes
rattrapées en une heure. On arrive sur un sentier un peu technique, et là c’est
le drame. Un allemand progresse comme si il était en rando. Il nous ralenti
énormément, mais absolument aucun moyen de passer sans se foutre dans le vide.
On enrage, car çà dure bien 15 minutes l’affaire, et on a des jambes de feu.
Enfin, une fenêtre. Sprint de fou pour passer 5 trailers. On le paye ensuite
pendant quelques minutes, mais nous avons le champ libre.
(on arrive sur l'A-lent-mand)
Et c’est reparti,
dans un paysage devenant très beau, très minéral, et avec un superbe glacier en
toile de fond.
(Force en nous est revenue)
On lâche rien dans le caillou.
1h30 de progression, on a repris
30 équipes. On lève la tête, le col est encore bien au-dessus. Il nous faudra
30 minutes pour l’atteindre, en doublant peu de monde, car un peu en limite
d’oxygène à cette hauteur.
(vue sur la fin de la montée)
Néanmoins on essaye de mettre un peu d’ambiance dans
les rangs, mais les teutons sont bien sages, ou bien crevés ! Passage en
crête sympa, avec passages en cordage d’acier et pont, surplombant l’énorme
bavante qu’on vient de franchir.
Derrière, les 6 derniers kilomètres de
descente. Du caillou bien gérable où l’on peut trottiner, à travers les
pierriers.
(vertigineuse hein la descente !)
La suite est assez roulante. Notre rythme n’est pas aussi élevé
qu’hier, mais on avance bien, personne ne nous reprend. Denis lâche :
« On en est à 220 km ,
et tu vois comme on court encore » !
Petit sous-bois pour finir, je
coince un poil dans le dernier kilomètre.
Rituel des masques, et on s’en sort
en 7h05.
Bien crevés tout de même. Un grand besoin d’aller se poser.
(avec Laurent, franco-allemand, lui aussi éreinté !)
Pas de camping
au village, donc camping-car à l’arrache sur le chemin. Une douche chaude pour
600 trailers, pas de WIFI. Bon, on a eu pire, mais on est assez épuisés.
On espère fortement faire une
bonne étape demain. Nous sommes 119°, et la 114° équipe n’est qu’à 9 minutes.
On va tout donner, tout lâcher pour finir en beauté, on espère…
Bizarre de se dire que demain vers
13h ce sera fini. Que l’aventure est belle ! Comme le village de Sulden :
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