Etape 5 (mercredi 4 septembre) : Scuol (Suisse) :
5,5 kilomètres - D+935
Au fait, j’ai oublié de vous dire
un truc inouï hier. En entendant çà je me suis tenu avec mes bâtons pour éviter
de tomber. Denis a une ampoule ! Oui, Denis, une ampoule à un doigt de
pied !!! Le truc jamais vu en 8 ans de vie sportive commune. En plus placée
sous l’ongle du gros orteil, là où ça peut faire mal. Je jubile ! Ca lui
est enfin arrivé !
(bon là il y a aussi les égratignures des autres jours)
De mon côté j’en ai juste deux
minuscules à 2 orteils. C’est vraiment bien gentillé par rapport à ce que j’ai
pu connaître, et les straps préventifs les contiennent sans peine ni douleur.
Bon, la méga night qu’on a
eu ! Levés à 8h30 ! Même si c’est bien trop tôt au sommeil de Jean,
pour qui ce n’est pas une vraie grasse mat’. Par contre pour les petits déj’ au
lit, on repassera.
On prend le temps, notre départ est
prévu à 11h22.
L’étape d’aujourd’hui c’est ce
qu’on appelle dans le jargon du trail un « kilomètre vertical ». Un
contre la monte en côte si vous préférez.
Une montée de 935 mètres positifs sur 6,2 km de distance. Une
pente moyenne de 15 %.
La règle est simple : monter
le plus vite possible, le temps est arrêté au passage du coéquipier le moins
rapide.
Les départs se font dans l’ordre
inverse du classement. Les derniers partent en premier, les leaders en dernier.
Les équipes sont lâchées à 20 secondes d’intervalle.
(Bon là çà paraît plat. Mais on file entre les grues, pour monter dans les maison, puis la maisonnette marron à droite, ensuite des lacets dans les champs, pour atteindre le bois, passer sous les télécabines et arriver au bâtiment blanc tout en haut)
Un petit tour d’échauffement et
nous voilà, décontractés, accueillis dans la zone de départ par « Get
lucky ».
Il fait déjà bien chaud dans la
vallée à 11h et ça va sentir la sueur dès les premiers hectomètres. Nous
décidons de partir le plus léger possible, sans trop d’eau ni d’artifice. Mais
nous tenons à amener tout le long du kilomètre notre couvre-chef attitré pour
cette course : le masque de Renards.
Top départ, on file sur le pont
aérien, on passe devant le photographe, et on relève vite les masques sur la
tête. Faut pas déconner non plus, il fait chaud la dessous et on y voit
rien !
C’est parti dans les ruelles de
Scuol. On prend exactement en montant la descente d’hier nous menant à
l’arrivée. Du coup c’est raide de suite, la course est loin d’être aisée, on
passe en mode rando-course. C'est-à-dire qu’on marche très vite en poussant
très fort sur les cuisses et les bâtons. Dès que l’on peut courir on use les
bâtons comme d’une impulsion vers l’avant. Mon genou qui a en partie dégonflé tient
le coup et ne me fait pas souffrir.
Le cœur monte vite, comme les
gouttes de transpiration. Le lactique arrive dans les cuisses et surtout dans
les mollets. Ca pique de partout.
Comme vous vous en doutez tout le
monde part à fond. Donc pas question de faire de la figuration ou de compter
gérer sur cette épreuve originale, il faut jouer le jeu.
Je suis devant, amenant Denis
dans mon sillage, essayant de rattraper les équipes de devant. Je suis à 90% de
mon max. On grimpe vite, les 2 premiers kilomètres sont derrière. Quelques
solos nous doublent, mais comme le temps est arrêté sur le second ça n’a pas d’importance.
Denis est un peu à la peine à 50
mètres derrière.
Le rythme est très soutenu, plus
que 3 kilomètres .
Notre copain espagnol sacré
grimpeur parti deux minutes après nous nous double, en nous encourageant. Denis
est à 20 mètres
derrière, il est revenu. Je continue l’effort, pour le motiver en visuel. Voici
un premier mur terrible le long d’un bois, 35% de pente sur 150 mètres . Là ça envoie
sec, le cœur est à fond, comme tous les muscles. Il reste 2 kilomètres . Un
simili plat où l’on ose à peine relancer, car au bout de 300 mètres voilà le
second mur, identique au premier. Je motive une jolie espagnole grimpant à mes
côtés et ne lâche rien. Denis a perdu quelques mètres à nouveau, je me doute
qu’il est à fond.
Dernier kilomètre. Là ce n’est
plus l’abnégation physique d’un geste répétitif qui prime, mais c’est le mental
qui sublime tout ! Ne rien lâcher ! D’autant que les encouragements
fusent de tous les côtés, amplifié par le masque porté sur la tête et parfois
sur le visage pour les photos.
Au loin le sas d’arrivée.
J’encourage Denis le
plus possible. Je l’attends avant la dernière ligne droite. Pas question de
finir séparés.
Il a la tête de l’effort maximal. Il s’est donné à fond de bas
en haut. Les 200 derniers mètres en courant le masque sur le visage.
Denis
souffle, siffle de partout, la respiration à bloc, épuisé comme je ne l’ai
jamais vu. Il ne peut plus avancer, je le pousse. On ne lâche rien jusqu’à la
ligne, je finis en courant à quatre pattes avec le masque de renard. On
s’écroule, d’épuisement et de plaisir !
Effort violent mais jouissif.
Nous avons adoré, d’autant que la vue de là-haut est splendide sous ce franc
soleil.
Ma petite Buse : tu l'aurais pas aimé celle là d'étape...comme tous les départs depuis 5 jours d'ailleurs.
Notre temps : 1h03’36, soit
une vitesse de 890 mètres
de D+ à l’heure. Record établi à l’étape 2 battu (740).
(avec Martin le norvégien, l'une des gueules de la TransAlpine)
Nous admirons le meilleur arriver
(un des 15 trailers professionnels de la course) en 41’ !!!! Soit une
vitesse d’ascension de 1370
mètres à l’heure. Un avion !!! A titre de
comparaison nous serions encore à 2 kilomètres de l’arrivée quand lui y serait.
Nous ne sommes pas du même monde sportif…
La vidéo de la fin de sa montée, incroyable : https://www.facebook.com/photo.php?v=4830032888124&set=vb.184041215345&type=2&theater
La vidéo de la fin de sa montée, incroyable : https://www.facebook.com/photo.php?v=4830032888124&set=vb.184041215345&type=2&theater
Pasta party dans le restaurant d’altitude
avec vue magnifique. Nous nous baffrons de pâtes carbonara, bolognaise et
lasagnes. Gâteau et bières pour ceux qui aiment.
Descente par la télécabine, en
contemplant ce que nous venons de monter et les majestueuses Alpes suisses.
Après les étirements, la douche,
le coup de fil rituel et sacré à nos épouses, et l’écriture de ce blog pour
vous chers spectateurs, nous allons enfin pouvoir aller déambuler dans les rues
de la jolie ville. Notre emploi du temps des dernières étapes a été si serré,
que nous n’en avons encore jamais eu l’occasion. Et au vu des 3 étapes qui nous
attendent, cela ne se représentera plus.
Et un succulent repas :
Prêts pour le départ demain, en tête au moins sur la ligne de départ :
Mais demain est un autre jour,
une autre étape, un nouveau plaisir. Celui sans cesse renouvelé de partager
notre passion de l’effort en montagne tous les deux, bien aidés en cela par
Jean pour qui ces étapes sont tout autant difficiles !
Merci pour tous vos
messages ! On ne lâchera rien ! Keep on running !!!!
Super les renards, encore magnifiques paysages et récit.
RépondreSupprimerMessage de pey :
pour les renards : faites attention aux vaches les gars
pour papy : bois pas trop bière sinon tu va trop ronfler....
EN BREF : force en vous vous trouverez pour rentrer....plus que 3 jours
ouais ! on va gérer les vaches
Supprimerpapy ronfle même sans la bière ! là il mange une glace
bisous
Message de "jolie maman et beau papa" :
RépondreSupprimersupers parcours. vous encourageons dans votre périple et faisons déjà le stock de bière pour le retour à la maison. Une future édition en cours ?
Courage pour la suite.
merci, mais j'aime toujours pas la bière, et je commence à en avoir marre des pâtes...lol
Supprimerbisous à vous 2
vu avec le regard de samedi dernier,ce mercredi soir paraissait bien loin et aléatoire.Maintenant,vous avez rempli la plus grosse du job.Plaisir + GESTION + la Force du JEDY et A Vous l'Italie.Bonne nuit. didier
RépondreSupprimeron arrive Didier, on arrive en Italie dès demain matin !
SupprimerUne belle grimpette...presque trop facile!!! Pour ampoule sous l'ongle, voir si le podo sur place peut faire petit trou dans l'ongle pour évacuer liquide... Même si l'ambiance est à la compétition, j'aime bien le côté bonne enfant donné par vos masques de renards.
RépondreSupprimerMerci du conseil JM. On va essayer de trouver un podo, et surtout de lui expliquer la technique...lol
SupprimerOn est presque les seuls à mettre l'ambiance dans cette course, avec les espagnols. Heureusement qu'on est là !
Une bonne perceuse avec foret 5,5 un burin dans le cas ou l'ongle résiste un peu, et hop le tour est joué!!! C'est qu'en même simple...NON? Technique du baroudeur: chauffer une aiguille et percer l'ongle!!! Comment ça il n'y a pas de cabinet podo en haut de chaque check point...pas si bien cette organisation allemande...LOL !!! La course d'aujourd'hui (résultat DATASPORT) fait prendre un place honorable à vos 4 pattes!!! Le prochain challenge des valeureux Jédaï sera de terminer dans les 30... accessible au vu des vos performances...!!!
SupprimerFaites vous plaisir et belles courses
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerje vois que le genou va mieux ouf! c'est génial tout ce que vous vivez !! j'aimerais tellement être avec vous pour vous encourager dans ces si belles montagnes!! gros bisous à tous les 2 les renards (excellent les photos avec les masques!!) on a trop hâte de lire la suite!!! courage encore à papy il y est presque aussi!! bisousssssssssssss
RépondreSupprimerla suite ce soir, pour une journée pas facile ! oui, papy tient le bon bout !!!
SupprimerAh enfin j'ai compris comment laisser un message sur ce putain de blog (putain, mais agrémenté de superbes photos et de récits qui vont bien). Bon, comme je le présentais c'est les vacances. on vous laisse 5 minutes sans vos femmes et vous choisissez l'ultra le plus facile d'europe, rien que de la glande. Vous rigolerez moins sur la diagonale des fous dans 2 ans. Trève de plaisanterie, c'est super bien de vous voir vous éclater comme ça, la grosse bise à vous trois et oui sylvain je me permet de faire la bise à ton père!!! plein de courage pour la suite (de vos vacances)...... VON-VON
RépondreSupprimerTrop fort Vonv' ! on voit que tu gères en informatique !!! Vacances déguisées = vacances réussies ! On gère bien hein !!! Bise à vous 3
Supprimerdites , quand on prend une telle dose d'acide lactique en si peu de temps .. çà s'appelle un shoot non ? quand je pense qu'il y en a qui admirent Ussain Bolt ... c'est un nain à côté de vous ... sprinter en côte, çà çà a de la gueule
RépondreSupprimeroui, un shooooooot !!!! c'était booooonnnn !
SupprimerUsain Bolt on le tape quand il veut ici ! Et oui, le fric et les médias sont pas toujours là où ils devraient
Bien pensé à vous hier en grimpant une dune de deux bons mètres avant d'aller m'affaler sur la plage :)
RépondreSupprimerKeep the pressure, les gars, c'est hénaurme, ce que vous faites !
Nos pensées vous accompagnent.
Chewie et Padmé
Oh là mon ami ! Mais je me doute que cela a dû être bien difficile !!! Mais tu as été bien récompensé. Peut-être deux fois même ?
SupprimerPas trouvé de Chewie ici encore, à défaut j'ai un Jedi.
Amen !
Team Fox
On a vu vos photos et ça nous donne des idées....
RépondreSupprimerMoi je ferai bien les descentes en VTT et Méla serait partante pour les bons petits plats du soir...
Encore bon courage pour les 3 étapes à venir!
Coach & Coachette
Oui !!!! Ca aussi c'est une bonne option ! Mince on aurait dû y penser plus tôt !
SupprimerBises et merci pour les encouragements
Team Fox