Trail des Hospitaliers - Pleasure and Pain - 3 novembre - 75 km - 4000 m D+


Nant ! Nous sommes à Nant, dans les gorges fascinantes de l’Aveyron, entourés par les causses majestueux. Nant ! Elle fût la capitale française du trail avec l’essor de la course des Templiers. Course déplacée à Millau, désormais hors normes, hors raison, hors contrôle, hors saveur. Heureusement une poignée d’amoureux bénévoles a voulu perpétuer la flamme du feu originel de ce qui nous fait courir. Le festival des Hospitaliers accueille depuis juste 3 ans seulement 500 trailers sur le parcours quasi-originel de cette course mythique.
Retour aux sources, au vrai plaisir du trail sur un parcours grandiose, l’un de notre top 3. Alors, comme l’année dernière, nous venons ici en pèlerinage, terminer notre saison sportive dans ce village vibrant de l’âme du trail. Descendus de voiture des frissons nous assaillent déjà. Aucune motivation à aller chercher à 5h du mat’ pour le départ, dans la nuit, sous la pluie fine. Rien que d’être ici est si motivant. Presque suffisant pour affronter les 75 km et 4000 m D+.

Nous venons pour prendre beaucoup de plaisir et essayer de faire aussi bien que l’année dernière où Denis finissait 93° en 11h33 et moi 106° en 11h41. Ca ne va pas être gagné même si Denis se sent bien, et moi dopé à la Cortisone depuis 5 jours pour soigner une allergie et une toux nocturne handicapante.

Mais l’envie est là, partagée avec Jean-Michel et Lucien, des amis de mon club de triathlon (TCA Cestas, quitté il y a 12 ans déjà) que je retrouve par hasard avec beaucoup de plaisir après tant d’années.
 
(Jean-Michel, Lucien, Sylvain, Denis...à l'aube d'un jour aveyronnais)

(sas de départ, derniers ajustements)

PAN ! C’est au coup du fusil donné par monsieur le maire que nous nous élançons.
 
Premier kilomètre sur le bitume, Denis part déjà fort. Ca grimpe dans les chemins. Derrière le serpent des frontales s’étire dans la nuit d’ébène striée de larmes de pluie. Ca ne rigole pas dans les rangs, ça enquille.
 
(début de la 1°montée)

Vite le petit single track dans la ravine. Pas possible de s’effacer, il faut tenir le rythme sur ce sentir étroit. Attention aux cailloux, à la boue, aux glissades. Les kilomètres montants défilent. Début de parcours délicat pour moi : une cheville qui coince, un psoas douloureux.
Comberonde, je rejoints enfin Denis placé quelques types devant moi. 1 h de course. Fin des premières bosses « roulantes », parcours technique et descendant vers Sauclières. Denis lui aussi a eu du mal à démarrer, pourtant il envoie un bon rythme. Mais ça commence à aller mieux pour tous deux. Les coureurs sont déjà étirés, on se fait plaisir sans prendre de risque.

(le single en foret si sympa avant Sauclières)

Sauclières atteinte en environ 1h45. Juste le temps d’un verre d’eau, nous filons dans l’humidité aborder la fin de la nuit, les premières lueurs du jour, mais le soleil est bien loin. Grande descente rapide par les sentiers et pistes maintenant vers St Jean de Bruel (km 22), sans difficulté.
 

(sourire à St Jean)

2h20 de course, nous avons 6 minutes d’avance sur l’année dernière alors que nous nous étions dit d’y arriver moins vite (2h30) pour nous ménager pour la suite. Bon, on rend les frontales à Jean qui nous annonce à la 67° place (78° en 2012). Départ rapide donc, mais la forme, les sensations semblent être là.

(face au St Guiral désormais)

La grosse bosse du parcours maintenant : aller chercher le St Guiral à 15 kilomètres et 800 D+.

On l’attaque à la mode « TransAlpine » dès les premières fortes pentes. Un rythme rapide qui nous permet de doubler quelques concurrents. Mais c’est juste pour se faire plaisir et se rappeler au bon souvenir de ce que nous avons engrangé comme expérience dans les Alpes.

(à l'attaque..)

On décélère légèrement pour éviter de s’exploser bêtement. Je mène le train d’un petit groupe qui s’étire tout de même au vu du rythme imposé.

(hop hop hop)

 
(Denis un peu dans le flou)
 
Les bois sont magnifiques, parés des couleurs automnales, dégoulinants de flotte, battus par le vent de sud violent. L’ambiance des Hospitaliers, ce que nous sommes venus chercher : paysages grandioses dans un climat difficile. Nous sommes servis.
 
Ravito de la Croix des Prisonniers, à 40% du trajet du St Guiral. Denis me semble un peu en peine. On ne traîne pas, juste 30 secondes d’arrêt.
 
(départ de la Croix des Prisonniers)
 
Nous arrivons alors vite dans les premiers versants dénudés, laissant apparaître les derniers contreforts du sud du massif central. Magnifiques, rudes.


(on file sur la droite)

 

Deux vautours osent affronter le vent violent au-dessus de nous.
 
 (splendide non ?)
 
Nous progressons bien dans ces pentes parfois raides, ponctuées de sentiers où l’on trottine dès que l’on peut.
 (click sur photo pour agrandir...)
 
Néanmoins Denis n’est pas au mieux, je l’attends régulièrement, le psoas le fait souffrir. Quelques coureurs nous passent, certains sur des gros rythmes qui me semblent ambitieux au vu de tout ce qu’il reste encore à parcourir.

100 mètres D+ avant le St Guiral, nous entrons dans les nuages bouchant le sommet. Humidité maxi, le froid saisi dès que l’on s’arrête. Je m’arrête pourtant filmer Denis. Il me dit de filer, car il n’a rien dans les jambes, la machine ne répond pas bien. C’est la première fois que je l’entends me dire cela, néanmoins je sais que la forme peut revenir rapidement. Alors je ne pars pas, je continue juste à mon rythme en prévoyant de l’attendre au St Guiral.
Dernière jolie partie dans les cailloux, dans une météo ébouriffante.
 
 
Le St Guiral. Je l’atteints aux alentours de la 80° place. Impossible de trouver un endroit à l’abri pour attendre Denis, sous peine de vite se refroidir. Je décide donc de me lancer dans la descente à un rythme tranquille en suivant un petit groupe. Denis me rejoindra probablement.
(rapide salut au St Guiral)
 
7 kilomètres de descente vers Dourbies maintenant, avec des passages très techniques et glissants, d’autres bien plus roulants. C’est l’un des secteurs où l’on peut vite s’emballer et laisser du jus, gagnés par l’euphorie de l’imposant ravito de Dourbies qui nous attend.


J’adore cette descente, une succession de paysages somptueux dans les cailloux, dans les bois, le long d’un ruisseau, puis en débouchant dans un vallon verdoyant.


Mais le crachin se transforme en pluie. Obligé de remettre la veste pour éviter l’hypothermie. Néanmoins je m’évertue à essayer de faire des belles images de ce secteur qui a ma préférence parmi tous mes chemins de trail(et ils sont nombreux...).
 
  
Le single qui mène à Dourbies est un pur moment de jouissance.


(le tronçon que j'attends toujours avec tant d'impatience)
 
 
 (la zone des châtaigniers séculaires)

Voilà, c’est l’équivalent d’une étape de la TransAlpine Run de passée, je dois maintenant m’en enquiller une autre. Pas de la tarte, mais après çà c’est un mois et demi de repos. Demain, pas d’Alpes à l’horizon.
Fin de descente vers Dourbies, ponctuée par le passage du pont sur la Dourbie.

(la 1° année je me suis vautré sur le pont glissant, désormais j'assure...)

Puis c’est l’entrée dans ce typique village reculé au charme fou.
 
 
De très nombreux accompagnants bravent les conditions difficiles pour encourager tous les pèlerins. Comme chaque fois je trottine dans les ruelles pentues, juste pour le plaisir car cela tape dans les jambes. Mais les spectateurs le valent bien !



J’arrive en 85° position (km 44). 3h01 depuis St Jean de Bruel (5h21 de course), 23 minutes de gagnées sur la section par rapport à l’année dernière (!), j’ai maintenant 30 minutes d’avance.
 

(il est content Rosco !)
 
Jean m’accompagne à la salle municipale où la soupe chaude va faire un bien fou ! J’engloutis fromage, pate d’amande, gâteaux apéro (et oui !).
 
 
Papa est parti voir si Denis arrive. Je remplis mon camel-back, fais le plein de gels énergétiques, change les chaussettes…et commence à avoir froid. Papa revient, sans Denis. Mince, il doit être dans le dur, car ça fait 10 minutes que je suis là. Mais il faut que je reparte avant de me refroidir trop. Papa va l’attendre pour prendre soin de lui, et qui sais, je le verrais peut être revenir sur mes talons.

(ah ! l'automne à Dourbies !)

Je quitte Dourbies en courant sur ces quelques hectomètres de plat qui font du bien pour se remettre en jambes. De suite les sensations sont là. Les jambes repartent très bien. J’ai moins de douleurs qu’en arrivant il y a 10 minutes. Alors en quelques 2 kilomètres de léger faux-plat montant je reprends 4 bonhommes.
 
 
Au début de l’ascension suivante je suis dans un super état. Je suis d’autant plus troublé que je suis en train de  me faire à l’idée que je vais probablement finir les 30 derniers kilomètres sans mon compère Denis. Celui avec qui j’ai partagé tous mes plus grands moments de trail n’est plus à mes côtés. Ma façon de courir ne va donc plus être la même. Vais-je pouvoir régler cette variable ? Vais-je pouvoir finir sans cet énorme appui psycho ? Sans mon métronome ? Vais-je pouvoir être assez lucide, intelligent et stratège pour optimiser ma course, et pouvoir donner le meilleur de moi-même sans prendre de risque, ni faire d’erreur ? Un léger trouble me surprend donc au moment d’enquiller une courte mais très raide bosse.
J’évade vide mon esprit en suivant les 7 coureurs me précédant qui semblent peiner bien plus que moi dans ce raidillon. Alors je les dévore un à un, sans fierté, mais avec beaucoup d’appétit.
Haut de la bosse : nous ne sommes plus que 3 sur 8.

Début du faux-plat descendant, un autre lâche.



Début de la somptueuse descente vers Trèves, qu’il faut aller trouver par un sentier technique dans une forêt enchantée, au travers d’avens, de grottes, de ravines.
 
 (en bas Trèves où nous descendons par un grand détour - au fond de la gorge à droite le Causse Noir sur lequel nous allons monter )
 
 
 
La pente se prononce d’un coup, heureusement je connais le parcours. On attaque les travers glissants, les passages de cordes, les appuis sur les troncs d’arbres. Mon ultime compère breton lâche prise vite. Je m’envole. Voici le Trèvezel que je vais descendre jusqu’à Trèves. 2 kilomètres de plaisir à naviguer entre les arbres et les cailloux. J’arrive à Trèves (km 54.5) en bouffant encore deux types.
75° place (6h52 de course), 1h32 pour la section soit 14 minutes de moins qu’en 2012, désormais 47 minutes d’avance. L’impression de survoler la course. Je suis sur une base de moins de 11 h !

Un seul hic, pas de Jean à l’horizon. Ni dans la rue, ni dans la salle. Je suis un peu inquiet, car soit il a un problème d’auto, soit c’est Denis qui a un souci. Bon, je ne me désuni pas et fais mon ravito. Pas plus de 4 minutes de pit-stop, je n’ai même pas à ausculter mes pieds qui pour la première fois ne me rendent aucune douleur. Aucune ampoule, incroyable ! Aucun frottement non plus. Je ressors, toujours pas de papa à l’horizon. Donc pas d’assistance. Il doit me rester juste assez de gels et barres énergétiques pour rejoindre Cantobre, à 13 kilomètres de là. J’espère que ça va passer.

Et c’est reparti. Toujours un bon petit rythme le long du Trèvezel. Me voici à traverser la route et attaquer le sentier en surplomb sur lequel j’avais tant souffert l’année dernière. Un tronçon globalement plat (globalement hein !) mais super technique et cassant. A cet endroit de la course il fait terriblement souffrir les organismes et le mental. Mais je suis blindé, je sais où je vais. Alors je veille à chacun de mes pas et relance dès que possible, en restant super lucide sur mon alimentation, et à l’écoute de mon corps.


Et là j’enquille, je ramasse concurrent sur concurrent, tous assez marqués par la technicité. Aux ruines de St Sulpice, au bout de 6 kilomètres c’en est finit. Même si j’ai du mettre au moins 50 minutes sur la section elle m’a parut très courte.

(mirage ! du ciel bleu !)

St Sulpice marque maintenant la raide montée vers l’Aven noir et le Causse noir. J’adore cette montée, somme toute assez courte de 400 D+, mais qui permet d’exprimer les capacités de grimpeur. Et au vu de mon état de forme et mon acquis de la TransAlpine je ne me fais pas prier. Les mains sur les cuisses, je pousse. Je ne lève la tête que pour admirer les paysages alentours qui magnifient cette course, qui en sont l’essence, l’âme, la grandeur. Au loin le St Guiral, les causses, les gorges….pppfff que c’est beau ! Quel bonheur d’être ici.
Je ramasse les morts en passant, des trailers qui commencent à souffrir. Comment ne pas l’être devant cette course exigeante, éprouvante, pour laquelle il est nécessaire de puiser dans tous les ressorts de ses jambes.
 
(le Trou noir)
 
Le Trou noir, l’abime à passer, la ravine et sa résurgence, voici déjà la sortie sur le Causse. Diable que la montée est passée vite. J’encourage un gars à la peine et lui décrit à sa demande la fin du parcours. Rapide pit-stop sur un caillou pour enlever les cailloux de mes pompes et m’enfiler un gel. Je repars sans souci sur le plateau désertique.


Exaltation oculaire, bonheur incommensurable. Ne manque à mes côtés que mon Denis. J’espère qu’il va bien. Cette mini section plane se termine. S’annonce la descente vers Cantobre que j’aperçois loin en contrebas.
 
(somptueux Cantobre)
 
Ca sent la fin et je suis en pleine forme. Je me dis alors qu’il faut que je commence à lâcher progressivement tout ce qu’il me reste, sans me brûler, mais pour arriver défoncé à Nant. J’enquille donc dans cette nouvelle technique descente où alternent sections roulantes et passages de cordes ou à poser les mains sur les cailloux. Je file, ça défile. Je fouille dans mes poches et n’ai plus qu’une barre de céréales. J’espère que mon assistance sera là au ravito car autrement je suis mal.

Je passe le pont posé pour juste pour la course.


Je prends sérieusement mon pied. En parlant de pied, voici celui du rocher de Cantobre.
 
(au pied de Cantobre)

Ce magnifique village posé sur un éperon rocheux se mérite. Il faut se le grimper sec sur un sentier taillé à la serpe, pour en sortir par le désormais fameux « trou de Cantobre ». J’y mets tout dans les jambes, j'y dépose un type. J’annonce un « Renard ! ». Mon Denis perché sur le rocher me répond.


Il est donc là, il a abandonné, mis fin à ses souffrances. Je sors la tête du trou et me voilà rassuré de le trouver avec papa. Rien de grave donc, si ce n’est la douleur psycho d’un abandon, causé par des quadris et un psoas enflammés et une pubalgie douloureuse. Il faut avoir du courage pour abandonner parfois.
 
(le "trou" juste à droite - mais t'as vu ce chrono !)
 
200 mètres dans le village pour atteindre le ravito. Km 67, 9h05 de course. 2h12 pour la section, soit 22 minutes de moins qu’en 2012. J’ai 1h17 d’avance et viens de bouffer 15 trailers depuis Trèves, je suis en 60° position ! Putain mais où vais-je m’arrêter ?

3 minutes pour manger une soupe et du fromage, prendre 2 gels et dire à papa que tout va bien. Les pistaches ne sont pas là comme l’année dernière, pas grave.
 
 
Dehors Denis m’encourage du bout des lèvres. Son abandon l’affecte.


Maintenant tout donner, en essayant de faire aussi bien que les 1h18 de l’année dernière pour ces 8,5 derniers kilomètres. C’est parti dans le ravin sinueux et obscur du village. Mais attention, des crampes me lancent simultanément dans les 2 mollets. Alors là gaffe, faut gérer çà maintenant, c'est-à-dire beaucoup boire et ne pas faire de mouvement intempestif. Très vite je reprends 2 coureurs avant l’attaque de la longue montée du Roc Nantais. Le bois dans lequel je craignais que les loups arrivent lors de mon hallucination de l’ultra des Templiers en 2009 est avalé, les mains sur les genoux, le souffle court. J’attaque le bord de falaise. J’écœure un type dans la technicité. Dès que je le double, je relance, ce qui m’en offre deux autres en visuel. Je reviens, sur eux, la pente s’adoucit, je relance en courant. Personne ne suit. Personne ne m’a de toute façon rattrapé depuis le St Guiral. De la folie ! J’ai un sourire néanmoins pour l’un d’entre eux, une charmante demoiselle. Je ne lâche plus rien maintenant, tout donner…
 
Le soleil perce un peu éclairant mon état de grâce. Purée mais quelle journée !!!
 
 
Dans un coin de ma tête fredonne le déjà regretté Lou Reed : « Just a perfect day… ». Deux autres types au loin, ils résistent un peu quand je les aborde. Ils me papotent pour temporiser, je leur réponds mais ne veut pas m’éterniser. Ils s’accrochent…pas longtemps. Je trottine le plus possible, malgré la pente, je suis le seul. Enfin la crête surplombant Nant. Quelques centaines de mètres sinueux le long de celle-ci pour me mener derrière le Roc Nantais. En contrebas, bien en-dessous, voilà Nant, l’arrivée, et la voix du speaker qui s’élève jusqu’ici.
 
(Nant, si proche)
 
Pour certains cela marque le début de cette dernière descente difficile qui n’épargne pas les corps en peine. Pour moi, et pour une fois, ce sera la ponctuation d’un grand bonheur. Les cordes, les cailloux, les troncs d’arbres. Je m’appuie sur tout, profite des éléments. Néanmoins assez vite une douleur sourde apparaît au genou et au mollet. Pas possible de développer dans la descente comme je le voudrais. Je dois à contrecœur me réfréner un peu, même si j’arrive encore à passer un concurrent.
 
 
 
(le mur de Nant, ma main le caresse...)
 
Enfin le mur de Nant. Ce mur caractéristique des causses qui enserre le sentier. Ce mur que j’ai fait mien depuis mes quelques 4 passages ici. J’aime à le caresser de la main alors que mes pieds lourds martèlent le roc aveyronnais. Une caresse comme pour finir de sentir tous les éléments qui font de ce parcours sont originalité, son caractère, sa puissance.



Je m’offre un dernier concurrent qui me laisse sportivement passer. Il me reconnaît, c’est Jean-Michel !!! Il avait pourtant beaucoup d’avance mais doit être en peine. Quel plaisir de se retrouver à ce point. Je l’encourage donc pour finir en courant. Il se relance. Nous voilà au pont de Nant, derniers 100 mètres.
 
(Jean-Michel s'accroche !)
 
Il reste la toute dernière bosse du parcours, quelques mètres sur le bitume que Jean-Michel en 3 passages n’a jamais réussi à passer en courant. Alors je branche la caméra pour qu’il se prenne au jeu et réussisse le pari que nous avions fait hier. « Alors là, j’ai réussi mon trail » savoure t-il !


Nous finissons bras dessus-bras dessous, comme pour honorer toutes ces années de triathlon passées ensemble. Le chrono se fixe à 10h12’52 ! J


J’explose mon temps de 2012 de 1h28 ! 1h07 pour la dernière section (battue de 11 minutes). Je n’en reviens pas, je suis 50° / 500 au trail des Hospitaliers ! Certes à 2h52 du vainqueur (qui a explosé tous les records) mais à « seulement » 1h51 du second. Je viens là d’établir mon trail de référence, impensable.

Je pense que la Cortisone m’a été bénéfique sur cette course (classée sur la liste des produits dopants). Néanmoins la fatigue générée par ma maladie et mon peu de sommeil ces deux dernières semaines ne m’ont eux pas beaucoup aidé. Alors je dois peut-être relativiser la perf’, mais je la savoure tout de même.
 
(Lucien vient de finir 4 minutes devant nous, à 59 ans...respect !)

Derrière la ligne d’arrivée je me tourne, embrasse le sol aveyronnais et salue de la main le Roc Nantais. Besoin de remercier cette course et de manifester le plaisir qu’elle m’a encore procuré. M’en voilà encore plus amoureux.

Voilà, c’est la fin d’une énième saison de sport d'endurance, la 22ème .
Il est temps maintenant de profiter d’autres plaisirs…
A l'année prochaine pour de nouvelles aventures ! Enjoy... ;)
 

2 commentaires:

  1. Encore BRAVO pour ta performance

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  2. whaou!!! encore une super course. dur pour Denis ...mais la prochaine fois il sera la top c'est sur!!
    super de lire tout ça une nouvelle fois!!

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