Là voilà la grosse belle épreuve
du début de saison. Le Spring Raid des Naka. 180 km annoncés, par équipe
de 3 (3 coéquipiers pouvant s’intervertir à chaque épreuve), sur 24 h non stop
(en théorie), au départ de Sanguinet. Du sable, de l’eau et de la sueur en perspective.
Un programme costaud si tôt dans la saison, nos cuisses seront-elles à la
hauteur ?
De mon côté je me sens pas trop
mal, malgré une rhinite allergique depuis 2 semaines (putain de pollen). Denis
à l’air OK, malgré la fatigue accumulée du boulot. Eric pas mal du tout, après
« l’entraînement » du petit raid des Flyings avec Vanessa le WE
dernier.
(nos chers béarnais du PPA)
C’est donc plein d’entrain, après
les retrouvailles avec nos amis des Naka, des PPA, des Flyings, des Princes
Noirs, et accompagnés par nos chers USDR (Jean, Vanessa, Marjo et super Elio)
que nous nous alignons sur la ligne de départ avec les 33 autres équipes.
Du lourd sur la ligne avec plusieurs team des Princes Noirs, 2 Absolu raid, VTT Labenne, Régis et sa comparse dans les Groslandais, les Flyings avec Vaness’ et Ju, 2 Team des PPA nos chers béarnais bien motivés, deux team locales de Raba et surtout la Lemur team de Nico Darmaillacq (dont le nom à lui tout seul fait frémir des milliers de trailers, et désormais quelques raiders – vainqueur du Grand Raid des Pyrénées et dans le top 10 de la Diagonale des Fous, le bougre). On se dit qu’accrocher le Top 5 ce serait déjà pas mal.
Notre inégalable Christophe, chef
de la tribu zébrée des Naka, nous délivre ses derniers conseils. Le soleil est
bien là à midi sur la place centrale de Sanguinet. Les jambes frétillent.
Top ! Départ pour une course
d’orientation dans les rues de la ville. Je fais la première épreuve avec Eric.
Ca part à bloc dans tous les sens, pour les 6 balises obligatoires à aller
trouver. Eric a l’air d’être bien dans le rythme que je lui impose. A
mi-parcours je fais une erreur d’appréciation qui nous coûte 2 minutes et vois
passer quelques équipes. A 10 minutes de l’arrivée on lève un peu le pied pour
éviter de cramer Eric. Nous arrivons malgré tout en 5° position (33 minutes),
déjà à 5 minutes de la Lemur Team…
Pit-stop express, Eric enfourche le VTT avec Denis, et les voilà partis pour
Arrivée à Mios, fin pour eux de la grosse bavante, les cuisses tambourinent. Les talents d’orienteur d’Eric et la puissance de Denis leur ont permis de revenir aux alentours de la 6° place.
A
peine le temps de saluer les copains des Serial qui organisent une CO sur place
que nous voilà repartis pour une course d’orientation de 8 km et 6 balises.
(Elio partirait bien avec nous...)
J’emmène Denis bon train. Je
rentre très vite dans la carte, et bientôt dans l’eau, car la 1° balise se
trouve dans un bras mort de l’Eyre. Quelques secondes de nage qui refroidissent
le moteur. Les équipes vont un peu dans tous les sens. Je tiens celui qui me
semble logique et nous pataugeons dans la flotte, la boue. Glissades assurées,
comme premières suées avec la chaleur qui pointe.
Pas d’hésitation, de bons azimuts, un gros rythme, nous voici arrivés à Biganos en 4° position, la Groslandais team de Régis sur nos talons, et les 2 teams Raba parties il y a 4 minutes. Denis a faillit exploser mais on a le 3° temps sur cette section, et l’on revient devant.
Pit-stop là aussi presque ultra rapide puisque cette buse d’Eric s’aperçoit au moment de partir qu’il a oublié son camelback dans le camion. Au moins ça me permet de souffler.
Et ce n’est pas de trop, parce qu’avec un Eric en orientation sur des singles il faut s’accrocher. 2 minutes pour faire tourner les jambes et après on descend les dents. L’animal oriente comme un chef, moi dans sa roue, à éviter sable et boue. Voici la piste cyclable, je passe devant, il prend l’aspi’ et les compteurs s’affolent. Ca envoie du bois ! On imagine que les Raba tournent à 4 devant, alors il ne faut pas se relâcher, tant en puissance qu’en concentration. A la voie ferrée Ticule nous annonce toujours 4° à 1 minute des Raba et 4 de la Lemur Team. Putain ça paye ! On enchaîne comme des tarés sur le chemin du littoral où les quelques promeneurs doivent pester contre ces inconscients. Balise.
En sortie c’est une bavante plein vent dans les lotissements qui commence. A la faveur d’un virage Eric lève son cul de sa selle, et la selle tombe…les pièces métalliques au sol ! Merde !!! Pit-stop obligatoire. Sortir l’outil, réparer, Eric s’énerve, je le calme pour éviter de perdre plus de temps. L’outil n’est pas super adapté pour réparer mais on y arrive. Voilà 4 minutes qui s’envolent, et Régis et son comparse qui reviennent sur nos pédales. On repart tous les 4, nous la rage au corps.
Super passage en bord de bassin sur la passerelle en bois. Nous revoici dans les lotissements et route plein Ouest, le vent dans la gueule. Je fais la trace avec Eric dans la roue, en alternant. Les Grolandais restent sagement derrière sans participer. Alors on remet une petite mine et nous voilà pour les derniers kilomètres dans Arcachon en solo, se faisant remontrer par un pêcheur sur le port de la Teste car on passe un peu trop vite. Une micro-dune de sable et c’est l’arrivée au lycée d’Arcachon après25 km de
VTT à bloc. J’en déchire mon cuissard contre un arbre. 4° temps sur la section.
Sans la réparation nous avions le 2nd temps.
Pas d’hésitation, de bons azimuts, un gros rythme, nous voici arrivés à Biganos en 4° position, la Groslandais team de Régis sur nos talons, et les 2 teams Raba parties il y a 4 minutes. Denis a faillit exploser mais on a le 3° temps sur cette section, et l’on revient devant.
Pit-stop là aussi presque ultra rapide puisque cette buse d’Eric s’aperçoit au moment de partir qu’il a oublié son camelback dans le camion. Au moins ça me permet de souffler.
Et ce n’est pas de trop, parce qu’avec un Eric en orientation sur des singles il faut s’accrocher. 2 minutes pour faire tourner les jambes et après on descend les dents. L’animal oriente comme un chef, moi dans sa roue, à éviter sable et boue. Voici la piste cyclable, je passe devant, il prend l’aspi’ et les compteurs s’affolent. Ca envoie du bois ! On imagine que les Raba tournent à 4 devant, alors il ne faut pas se relâcher, tant en puissance qu’en concentration. A la voie ferrée Ticule nous annonce toujours 4° à 1 minute des Raba et 4 de la Lemur Team. Putain ça paye ! On enchaîne comme des tarés sur le chemin du littoral où les quelques promeneurs doivent pester contre ces inconscients. Balise.
En sortie c’est une bavante plein vent dans les lotissements qui commence. A la faveur d’un virage Eric lève son cul de sa selle, et la selle tombe…les pièces métalliques au sol ! Merde !!! Pit-stop obligatoire. Sortir l’outil, réparer, Eric s’énerve, je le calme pour éviter de perdre plus de temps. L’outil n’est pas super adapté pour réparer mais on y arrive. Voilà 4 minutes qui s’envolent, et Régis et son comparse qui reviennent sur nos pédales. On repart tous les 4, nous la rage au corps.
Super passage en bord de bassin sur la passerelle en bois. Nous revoici dans les lotissements et route plein Ouest, le vent dans la gueule. Je fais la trace avec Eric dans la roue, en alternant. Les Grolandais restent sagement derrière sans participer. Alors on remet une petite mine et nous voilà pour les derniers kilomètres dans Arcachon en solo, se faisant remontrer par un pêcheur sur le port de la Teste car on passe un peu trop vite. Une micro-dune de sable et c’est l’arrivée au lycée d’Arcachon après
(l'éternelle et fastidieuse attente des USDR)
Les encouragements des USDR, de
François-François des PPA et de Chris, et j’enquille de suite avec Denis pour
une CO de 12 km
dans Arcachon. Les jambes répondent bien, Denis est relativement frais, alors
je pars fort. Nous croisons la Lemur Team en entrant dans le port, ils ont donc
presque 2 km
d’avance. Plus loin nous croisons les 2 team Raba, ils ont eux 1 km d’avance, soit environ 5
minutes. Au bout de la jetée le monument des Péris en mer nous attend avec une
balise à son pied et des USDR tout autour.
Effectivement Chris, la traversée à la nage du port aurait été dangereuse. Demi-tour, se retaper toute la jetée, faire bosser le psycho ! Direction la jetée Thiers maintenant, sous les yeux ahuris des milliers de promeneurs et touristes qui hantent Arcachon le WE. Nous, la bave aux lèvres, la sueur dégoulinant, le regard dans les pieds. Eux, en claquettes sur la longue promenade en bois, les fesses assises sirotant une binouze, le regard dans le bleu du Bassin. Situations complètement décalées, anachroniques, amusantes. Sur la jetée Thiers nous slalomons entre les bikinis, les mini-jupes, les cannes et les marmots en poussettes pour aller biper.
Denis a la lueur de conscience de jeter un œil à ce qui l’entoure, de profiter un peu, à sa manière…
Et c’est reparti, vers le Belvédère. Je commence à payer mon effort du rythme effréné sous le soleil.
Le passage dans la Villa d’Hiver est bien plus agréable, plus confidentiel, plus ombragé. Tout va nickel en orientation, même le joli pont de l’allée des Ramiers. Nous rejoignons enfin la plage des Abatilles. Les Raba passent au-dessus de nous à la balise du Tir au vol, nous revenons sur leurs talons à l’arrivée de la CO. Nous avons seulement le 12° temps à 8 minutes du premier. J’aurais du passer par la 19 avant la 18. Je suis explosé ! En surchauffe, le bide en vrac, des crampes d’estomac. Denis va un peu mieux, mais on a rien lâché.
Il va pouvoir enchaîner avec Eric en VTT jusqu’à la dune du Pyla. J’espère qu’ils ne vont pas trop vite se les enquiller ces15 km
car j’ai besoin de souffler ! Heureusement les USDR sont là pour me
fournir coca et me doucher de flotte froide. Je m’allonge à l’arrière du camion
que papa conduit, les jambes en l’air, les piles à plat. Arrivés à l’ancienne
montée de la dune cela va un peu mieux, je m’enfile des pâtes, prépare le matos
et voit les Lemur arriver. 15 minutes plus tard ce sont les 2 team Raba qui
pointent et les Renards à 2 minutes. Eric a fait une erreur qui nous coûte 5
minutes (6° temps). Dommage, nous aurions pu passer seconds ici, mais au moins
ça m’a permis de vraiment souffler…
Effectivement Chris, la traversée à la nage du port aurait été dangereuse. Demi-tour, se retaper toute la jetée, faire bosser le psycho ! Direction la jetée Thiers maintenant, sous les yeux ahuris des milliers de promeneurs et touristes qui hantent Arcachon le WE. Nous, la bave aux lèvres, la sueur dégoulinant, le regard dans les pieds. Eux, en claquettes sur la longue promenade en bois, les fesses assises sirotant une binouze, le regard dans le bleu du Bassin. Situations complètement décalées, anachroniques, amusantes. Sur la jetée Thiers nous slalomons entre les bikinis, les mini-jupes, les cannes et les marmots en poussettes pour aller biper.
Denis a la lueur de conscience de jeter un œil à ce qui l’entoure, de profiter un peu, à sa manière…
Et c’est reparti, vers le Belvédère. Je commence à payer mon effort du rythme effréné sous le soleil.
Le passage dans la Villa d’Hiver est bien plus agréable, plus confidentiel, plus ombragé. Tout va nickel en orientation, même le joli pont de l’allée des Ramiers. Nous rejoignons enfin la plage des Abatilles. Les Raba passent au-dessus de nous à la balise du Tir au vol, nous revenons sur leurs talons à l’arrivée de la CO. Nous avons seulement le 12° temps à 8 minutes du premier. J’aurais du passer par la 19 avant la 18. Je suis explosé ! En surchauffe, le bide en vrac, des crampes d’estomac. Denis va un peu mieux, mais on a rien lâché.
Il va pouvoir enchaîner avec Eric en VTT jusqu’à la dune du Pyla. J’espère qu’ils ne vont pas trop vite se les enquiller ces
Denis est un peu cuit. Normal
avec ce que je lui ai fait subir à pied et Eric en VTT. On bouleverse donc un
peu le schéma orga pré-établi et c’est Eric qui part courir avec moi pour 12 km . Il est tout frais,
tout pimpant. Alors nous rejoignons les blockhaus du bas de la Dune et nous
voilà à courir sur le sable « portant » dégagé par la marée
descendante. Nous prenons donc l’option « beach » avec en visuel à
quelques centaines de mètres les 2 team Raba.
Splendides couleurs sur la plage en cette fin de journée, quelques rares promeneurs se font des bisous et dessinent des cœurs dans le sable. Je propose à Eric d’en faire autant mais il préfère qu’on avance…et bien, dans un rythme à la fois économe et efficace. Je me retourne, personne en visuel derrière. Mi-longueur de Dune, il va falloir y penser à l’escalader. La balise nous attend là-haut sur le point culminant. Alors on part dans une diagonale dans les traces de nos 4 prédécesseurs.
Enfin une vraie montée !!! Pas la peine de s’énerver, on se la fait calme, mais ma petite Buse à l’air bien à son aise.
Au sommet jolie surprise ! Manel des Naka nous attend dans sa tenue zébrée, le visage grimé, entouré de 4 oriflammes prêtes à être enflammées pour la nuit ! Assis en tailleur il nous encourage à être intronisés, en buvant une rasade de…pineau des Charente…et manger un Tuc. Nous ne nous faisons pas prier et profitons royalement de cette ambiance, du panorama, du plaisir de cette course.
(une ballade en amoureux...)
Splendides couleurs sur la plage en cette fin de journée, quelques rares promeneurs se font des bisous et dessinent des cœurs dans le sable. Je propose à Eric d’en faire autant mais il préfère qu’on avance…et bien, dans un rythme à la fois économe et efficace. Je me retourne, personne en visuel derrière. Mi-longueur de Dune, il va falloir y penser à l’escalader. La balise nous attend là-haut sur le point culminant. Alors on part dans une diagonale dans les traces de nos 4 prédécesseurs.
Enfin une vraie montée !!! Pas la peine de s’énerver, on se la fait calme, mais ma petite Buse à l’air bien à son aise.
Au sommet jolie surprise ! Manel des Naka nous attend dans sa tenue zébrée, le visage grimé, entouré de 4 oriflammes prêtes à être enflammées pour la nuit ! Assis en tailleur il nous encourage à être intronisés, en buvant une rasade de…pineau des Charente…et manger un Tuc. Nous ne nous faisons pas prier et profitons royalement de cette ambiance, du panorama, du plaisir de cette course.
(Manel prêt à défier la nuit, et à nous faire plaisir)
Une minute prise pour faire des photos et des vidéos, pour se faire du bien.
(nous venons d'au fond à gauche...)
(...et nous allons au fond à droite)
(tour d'horizon, bonheur du raid)
Les Raba sur les talons de qui nous étions revenus sont déjà repartis. Nous hésitons entre l’option piste cyclable le long de la route ou plage pour aller vers la prochaine balise…mais nous basculons dans la dune côté Ouest.
(les USDR nous aperçoivent depuis la route)
Les relents d’alcool se font sentir, en espérant qu’il ne nous pique pas les mollets en lactique. La fin de la dune approche et nous rattrapons un Raba en perdition. Ses 3 équipiers sont au loin alors qu’il est dans le dur. Nous l’encourageons. La balise prochaine il faut se la gratter, sur un sommet qui s’éboule, dans du gros sable mou. Les 3 Raba repartis ont laissé leur coéquipier seul. Surprenant ! Nous basculons côté Est de la foret pour aller rejoindre le Petit Nice par les sentiers, puis la Lagune par la piste cyclable.
Nous arrivons en même temps que notre assistance et en 3° position, ayant doublé quelque part une team Raba. 5° temps sur le trail, à 5 minutes du meilleur temps. La transition est un peu longue car rien n’était près, et Eric et Denis repartent en 4° position juste derrière les Raba pour un Bike (Denis) and Roller (Eric) de25 km .
Bon alors le Roller autant dire que c’est pas du tout notre truc ! Il n’y a bien qu’Eric (et Vanessa…mais hors course) qui se débrouillent un peu. Alors Eric s’est entrainé et va essayer de limiter la casse. Car c’est sur ce type d’épreuve que de gros écarts peuvent se faire et que les cuisses et le dos (les genoux, les coudes) peuvent exploser ! Le tracteur Denis devant, Eric tient la corde élastique et ils enquillent.
20 km .
Pour faire rire l’assistance je dis à Eric : « Tout à droite » (ce qui veut dire grand plateau + petit pignon, soit la puissance max). Cette Buse le prend au mot, et nous voilà partis à bloc sur le bitume. Bien calés dans sa route, j’estime qu’on est pas passés sous les35 km/h jusqu’à Navarosse. Un truc de fou. On revient sur les Grolandais.
Petite hésitation de nous 4 sur le chemin à prendre, Eric prend les devants dans les sentiers. On atteint la piste cyclable et les Grolandais décrochent. Eric oriente comme sur un nuage à toute allure et nous trouve la 40 nickel. Rebelote sur la piste cyclable, à fond, 40 km/h ? Nous sommes virtuellement seconds. Plus de lumières derrière, faut rien lâcher. On tourne nord-ouest vers le lac, maintenant dans du sable qui nous ralenti bien, mais ce qui nous attend est pire.
A la faveur d’une intersection au camping de la Rive j’aperçois à gauche 2 lumières ! Pas possible ! Au rythme où on a roulé qui ça peut être ? Régis peut être ? Surprenant ! Derrière nous il semble encore voir 2 autres lumières. J’y comprends plus rien. Alors on roule et l’on attaque le long du lac. Très vite c’est un chemin boueux au possible, détrempé, sentant la putréfaction qui nous attend. L’impression de rouler dans une stabulation bovine, au milieu du purin d’une exploitation agricole. Les niveaux très hauts du lac et de la nappe phréatique cet hiver ont rendu cette section difficilement praticable, et encore cela aurait pu être pire.
Un souffle court derrière moi que je ne reconnais pas. Il me double, qui est-ce ? C’est Nico des Lemur !!! Mais que font-ils là ??? Il me demande s’il y a quelqu’un devant. Je lui réponds que je croyais qu’ils étaient devant. En fait ils ont cherché pendant une heure la balise 40 ! Pauvres d’eux, ils sont assez déconfits et fatigués. Mais cela fait partie de la course et nous nous retrouvons donc tous 4 en tête.
Cela revigore mon Eric qui repart de plus belle, malgré le terrain impraticable qui nous fait descendre souvent du vélo et se maculer de boue. C’est interminable. J’encourage les Lemur, mais Nico me semble vidé physiquement. Je reste à sa hauteur pendant de longues minutes pour le motiver, alors que je devrais faire ma course et suivre Eric. Mais j’ai beaucoup de respect pour le personnage (et ses coéquipiers) au vu de son palmarès et de son état d’esprit sur son blog ( http://nikoverdosedetrail.blog4ever.com/ ). Alors je réagis inconsciemment comme si nous étions une équipe de4. A la sortie de la boue, à la faveur d’une intersection, Nico s’arrête, je suppose pour se ravitailler. Eric sait lui où aller et décolle, j’enquille dans sa roue. Je sors alors de ma torpeur sympathique et percute que c’est le moment d’attaquer.
A partir de la balise 42 nous faisons tout à bloc, se disant que les quelques secondes grappillées ne seront pas de trop pour demain. Tellement vite que nous stoppons net au dernier moment devant d’énormes canalisations PVC posées en travers de la route. C’est donc en tête que nous arrivons à Sanguinet. Les Naka organisateurs sont ahuris ! Tous s’attendaient à voir arriver les Lemur. Nous en sommes les premiers surpris.
Il est 23h40 ni les USDR ni Denis ne sont là, en train de se reposer dans les camions. Nous, nous sommes bien contents, signant le meilleur temps VTT (1h06 au lieu de 1h30 prévu par Chris). Les Lemur arrivent 2’30 après, déçus. Les Grolandais sont 3° avec 7’30 de retard et les Raba2 4° à 21 minutes. Nous voilà en tête, bien loin de ce que nous espérions, avec le podium en ligne de mire, car les 4° sont un peu loin. Nous ne nous faisons guère d’illusion sur la course de demain, car les Lemur, s’ils ne font pas d’erreur, sont bien au-dessus de nous physiquement. Notre petit pécule de 2’30 ne suffira pas. Et Régis n’est pas loin non plus. La deuxième journée va être trépidante !!!
Dimanche.
Denis et Eric partent donc devant pour 15km de VTT. Manifestement ça envoi du lourd. Au retour à Sanguinet le long du lac nous les voyons passer en 4° position à une minute des premiers (Lémur) à une vitesse folle. Le VTT a été mené tambour-battant. On voit passer bien plus loin Régis qui a un souci d’axe de roue. Il change de VTT pour un VTT à la roue arrière en crevaison lente. Dommage pour eux, mais cela nous arrange.
Ils vont chercher la balise 3, qu’Eric « donne » à toutes les équipes. C’est donc un groupe de 4 équipes qui débarque sur la plage du lac. A fond !!!
Ca va se batailler sur les canoës maintenant !
A trois minutes arrivent les 2° et 3° équipes, mais pas de Lemur ! Que c’est-il passé pour eux ? Un fait de course rare les prive d’une probable victoire : ils ont perdu leur doigt électronique (servant à valider le passage aux balises) à la dernière balise canoë, s’en apercevant seulement en touchant terre. Terrible malchance! Nous sommes sincèrement tristes pour eux, même si c’est le jeu, et aurions aimé les retrouver après l’arrivée pour les aider à passer la pommade. Mais nous comprenons sans peine leur désir d’avoir souhaité s’éclipser au plus vite. Vous vous rattraperez les gars !
Nous arrivons en même temps que notre assistance et en 3° position, ayant doublé quelque part une team Raba. 5° temps sur le trail, à 5 minutes du meilleur temps. La transition est un peu longue car rien n’était près, et Eric et Denis repartent en 4° position juste derrière les Raba pour un Bike (Denis) and Roller (Eric) de
Bon alors le Roller autant dire que c’est pas du tout notre truc ! Il n’y a bien qu’Eric (et Vanessa…mais hors course) qui se débrouillent un peu. Alors Eric s’est entrainé et va essayer de limiter la casse. Car c’est sur ce type d’épreuve que de gros écarts peuvent se faire et que les cuisses et le dos (les genoux, les coudes) peuvent exploser ! Le tracteur Denis devant, Eric tient la corde élastique et ils enquillent.
Nous suivons leur progression le long de la piste cyclable, et l’écart semble se maintenir avec les 2 Raba. A l’arrivée à Bisca Eric grimace un peu, car 25 km en roller ça tape carrément. L’écart n’a que peu bougé. Malheureusement ils vont se perdre un peu pour l’aller-retour vers le fronton. De fait nous n’avons que le 12° temps à 16 minutes du meilleur temps, mais sans bobo et toujours en route. Nous faisons une transition ultra rapide et je repars avec Denis une dizaine de minutes derrière une équipe Raba et 2 minutes derrière la seconde.
(euh....on passe par où ???)
Cette carte de CO je l’adore, entre l’océan et Maguide, et je vais essayer d’y faire honneur. Je décide de la faire dans l’ordre des balises. On part tranquillement, pour laisser le temps à Denis d’opérer à la transition musculaire. C’est la fin de la journée. A la deuxième balise nous sommes revenus sur une équipe Raba.
Nos chemins se séparent un peu, je prends l’option Nord et le grand pare-feu. La nuit tombe, nous allumons les frontales en arrivant sur la 3°. Nous croisons Régis et sa comparse qui ont du faire un sacré Bike and Roller, puis les autres Raba. Je reste dans la carte, faisant confiance à mes choix. J’adore l’ambiance de nuit dans cette foret, presque seuls. Je tente des coupes à l’azimut toutes couronnées de succès, même si certains passages sont délicats, et certains sentiers pas faciles à retrouver. Physiquement on va bien, mais Denis ne dit pas un mot.
Vers la fin de la carte je confonds un layon avec un sentier et me voilà à perdre bêtement 3 minutes. Néanmoins nous ressortons sur la route qui va maintenant nous amener jusqu’à Port Maguide avec les 2 équipes Raba derrière. Mission accomplie ! Mais au loin, dans la montée, des lumières ! Il me semble reconnaître la silhouette massive de Régis et celle plus fine de sa comparse. Ils ont du faire de meilleurs choix ou être en meilleure forme (Régis, faut qu’on en parle…). Alors là mon Denis se réveille et on se tape la grosse bugne sur le bitume à fond. On revient sur leurs talons, et les Raba sont un peu semés. Pression psycho de la course d’attente. Cela donne le 6° temps pour cette CO bien sableuse de13 km . Régis nous pose de 5 minutes et les Lemur de 18 ! Gros temps ! Chris nous les annonce repartis depuis une heure.
Bon, j’ai pas envie, mais va falloir que j’accompagne Eric sur cette dernière section VTT. Denis a assez donné ! Alors je bouffe, j’enfourche, et lumières visées sur la tête on décolle pour
(1° balise contre l'arbre)
Nos chemins se séparent un peu, je prends l’option Nord et le grand pare-feu. La nuit tombe, nous allumons les frontales en arrivant sur la 3°. Nous croisons Régis et sa comparse qui ont du faire un sacré Bike and Roller, puis les autres Raba. Je reste dans la carte, faisant confiance à mes choix. J’adore l’ambiance de nuit dans cette foret, presque seuls. Je tente des coupes à l’azimut toutes couronnées de succès, même si certains passages sont délicats, et certains sentiers pas faciles à retrouver. Physiquement on va bien, mais Denis ne dit pas un mot.
Vers la fin de la carte je confonds un layon avec un sentier et me voilà à perdre bêtement 3 minutes. Néanmoins nous ressortons sur la route qui va maintenant nous amener jusqu’à Port Maguide avec les 2 équipes Raba derrière. Mission accomplie ! Mais au loin, dans la montée, des lumières ! Il me semble reconnaître la silhouette massive de Régis et celle plus fine de sa comparse. Ils ont du faire de meilleurs choix ou être en meilleure forme (Régis, faut qu’on en parle…). Alors là mon Denis se réveille et on se tape la grosse bugne sur le bitume à fond. On revient sur leurs talons, et les Raba sont un peu semés. Pression psycho de la course d’attente. Cela donne le 6° temps pour cette CO bien sableuse de
Pour faire rire l’assistance je dis à Eric : « Tout à droite » (ce qui veut dire grand plateau + petit pignon, soit la puissance max). Cette Buse le prend au mot, et nous voilà partis à bloc sur le bitume. Bien calés dans sa route, j’estime qu’on est pas passés sous les
Petite hésitation de nous 4 sur le chemin à prendre, Eric prend les devants dans les sentiers. On atteint la piste cyclable et les Grolandais décrochent. Eric oriente comme sur un nuage à toute allure et nous trouve la 40 nickel. Rebelote sur la piste cyclable, à fond, 40 km/h ? Nous sommes virtuellement seconds. Plus de lumières derrière, faut rien lâcher. On tourne nord-ouest vers le lac, maintenant dans du sable qui nous ralenti bien, mais ce qui nous attend est pire.
A la faveur d’une intersection au camping de la Rive j’aperçois à gauche 2 lumières ! Pas possible ! Au rythme où on a roulé qui ça peut être ? Régis peut être ? Surprenant ! Derrière nous il semble encore voir 2 autres lumières. J’y comprends plus rien. Alors on roule et l’on attaque le long du lac. Très vite c’est un chemin boueux au possible, détrempé, sentant la putréfaction qui nous attend. L’impression de rouler dans une stabulation bovine, au milieu du purin d’une exploitation agricole. Les niveaux très hauts du lac et de la nappe phréatique cet hiver ont rendu cette section difficilement praticable, et encore cela aurait pu être pire.
Un souffle court derrière moi que je ne reconnais pas. Il me double, qui est-ce ? C’est Nico des Lemur !!! Mais que font-ils là ??? Il me demande s’il y a quelqu’un devant. Je lui réponds que je croyais qu’ils étaient devant. En fait ils ont cherché pendant une heure la balise 40 ! Pauvres d’eux, ils sont assez déconfits et fatigués. Mais cela fait partie de la course et nous nous retrouvons donc tous 4 en tête.
Cela revigore mon Eric qui repart de plus belle, malgré le terrain impraticable qui nous fait descendre souvent du vélo et se maculer de boue. C’est interminable. J’encourage les Lemur, mais Nico me semble vidé physiquement. Je reste à sa hauteur pendant de longues minutes pour le motiver, alors que je devrais faire ma course et suivre Eric. Mais j’ai beaucoup de respect pour le personnage (et ses coéquipiers) au vu de son palmarès et de son état d’esprit sur son blog ( http://nikoverdosedetrail.blog4ever.com/ ). Alors je réagis inconsciemment comme si nous étions une équipe de
A partir de la balise 42 nous faisons tout à bloc, se disant que les quelques secondes grappillées ne seront pas de trop pour demain. Tellement vite que nous stoppons net au dernier moment devant d’énormes canalisations PVC posées en travers de la route. C’est donc en tête que nous arrivons à Sanguinet. Les Naka organisateurs sont ahuris ! Tous s’attendaient à voir arriver les Lemur. Nous en sommes les premiers surpris.
Il est 23h40 ni les USDR ni Denis ne sont là, en train de se reposer dans les camions. Nous, nous sommes bien contents, signant le meilleur temps VTT (1h06 au lieu de 1h30 prévu par Chris). Les Lemur arrivent 2’30 après, déçus. Les Grolandais sont 3° avec 7’30 de retard et les Raba2 4° à 21 minutes. Nous voilà en tête, bien loin de ce que nous espérions, avec le podium en ligne de mire, car les 4° sont un peu loin. Nous ne nous faisons guère d’illusion sur la course de demain, car les Lemur, s’ils ne font pas d’erreur, sont bien au-dessus de nous physiquement. Notre petit pécule de 2’30 ne suffira pas. Et Régis n’est pas loin non plus. La deuxième journée va être trépidante !!!
Je me lave dehors à l’eau froide pour enlever ce conglomérat de boue-sable-sueur mélangés. On va manger la super garbure des Naka et vite aller se coucher pour récupérer. On va en avoir besoin…
Dimanche.
Levés 6h30. Une équipe arrive à 6h40 ! Avec toutes les balises ! Respect d’avoir fait l’effort de tout prendre, et le courage de ne pas shunter. Mais avec un départ à 8h ça va être plus que dur pour eux les pauvres.
Briefing à 7h30, où Chris annonce une petite course à pied en préambule pour aller chercher la carte CO ! Putain j’avais pas prévu çà !!! Je ne suis pas habillé, j’ai bouffé comme si je courais dans seulement 2h, et je marche comme un cowboy. Mais il faut que je me sacrifie pour que Denis et Eric puisse partir en VTT dans les meilleures conditions. Alors je m‘équipe vite et je fais des tours de la place en vélo pour allonger les muscles, dérouiller les tendons, refaire partir la machine. Mais je ne donne pas cher de ma peau.
(je somnole, juste avant la mauvaise nouvelle qui va me réveiller !)
Briefing à 7h30, où Chris annonce une petite course à pied en préambule pour aller chercher la carte CO ! Putain j’avais pas prévu çà !!! Je ne suis pas habillé, j’ai bouffé comme si je courais dans seulement 2h, et je marche comme un cowboy. Mais il faut que je me sacrifie pour que Denis et Eric puisse partir en VTT dans les meilleures conditions. Alors je m‘équipe vite et je fais des tours de la place en vélo pour allonger les muscles, dérouiller les tendons, refaire partir la machine. Mais je ne donne pas cher de ma peau.
8h. Un coéquipier par équipe au départ pour ce qui s’annonce être un sprint d’un kilomètre pour aller chercher la carte VTT. Chris essaye de partir en VTT mais se fait un saut de chaîne et se bugne le genou.
Nous derrière à bloc on lui rentre dedans puis le poussons pour partir. On a frôlé l’accident. Je m’accroche aux premiers, gérant l’aller pour accélérer sur le retour et donner la carte en 5° position. Ex-plo-sé !
(l'instant fou !)
Nous derrière à bloc on lui rentre dedans puis le poussons pour partir. On a frôlé l’accident. Je m’accroche aux premiers, gérant l’aller pour accélérer sur le retour et donner la carte en 5° position. Ex-plo-sé !
Denis et Eric partent donc devant pour 15km de VTT. Manifestement ça envoi du lourd. Au retour à Sanguinet le long du lac nous les voyons passer en 4° position à une minute des premiers (Lémur) à une vitesse folle. Le VTT a été mené tambour-battant. On voit passer bien plus loin Régis qui a un souci d’axe de roue. Il change de VTT pour un VTT à la roue arrière en crevaison lente. Dommage pour eux, mais cela nous arrange.
(le calme avant la tempête qui s'annonce)
Ils vont chercher la balise 3, qu’Eric « donne » à toutes les équipes. C’est donc un groupe de 4 équipes qui débarque sur la plage du lac. A fond !!!
Ca va se batailler sur les canoës maintenant !
J’embarque avec Eric au plus vite, juste derrière les Lemur.
Les Raba eux partent sur la gauche, pour prendre le sens inverse. Je dis à Eric de prendre le temps de respirer un peu et de s’alimenter ; nous sommes partis pour un moment sur l’eau. Pas de vent, le soleil pointe, bientôt on aura chaud.
On rattrape les Lemur qu’on encourage. On coupe dans les roseaux pour aller à la 4, direction la 5 où l’on entend les USDR nous encourager, puis la 6 où Eric doit se jeter à l’eau pour pointer. Nous naviguons de concert avec les Lemur, quelques poignées de secondes nous séparent. Derrière les équipes semblent être à 5-6 minutes. La 7 est un peu plus difficile à trouver sur le petit îlot mais nous en repartons tous les 4, pour attaquer la grande bavante. Une longue traversée du lac à l’azimut. Surtout penser à boire et manger.
Un bateau de l’orga vient nous voir et nous annonce une vitesse de 4 nœuds, soit7,2 km/h . On croise les premières équipes venant en sens inverse. Il me semble qu’on a repris du temps. Ne rien lâcher, comme depuis le début du raid. Tenir le rythme. Les Lemur semblent vouloir accélérer et nous prennent quelques mètres. J’annonce à Eric que je ne peux pas le faire. Néanmoins c’est ensemble que nous arrivons à la balise 8, qui marque le retour vers le départ. On est au coude à coude, depuis le début, derrière ça ne revient pas.
Balise 9 ensemble, dernière ligne droite. Je dis aux Lemur : « Allez les gars, ça va être 1 et 2, car Régis ne reviendra pas ». Nico : « Oui, il reste juste à savoir dans quel ordre ! ». Moi « A la vitesse où vous courez, nous on le sait déjà ». Et on le pense vraiment. Nico : « Oui mais la distance est petite, çà va être chaud ! ». Finir un raid de 15 h au sprint, c’est dingue !
Dernière pointe à passer. Je dis à Eric, qui en a marre, de tout lâcher pour finir, me permettre d’en garder un peu dans les jambes, surtout que j’ai des crampes qui me lancent aux quadris depuis une heure.
J’hésite à couper la jetée par la plage pour l’arrivée, mais on en fait finalement le tour, jetant nos dernières forces et coups de pagaies sur la plage où nous encouragent les USDR gonflés par l’arrivée de Anna, Laeti et Pierre. Les Lemur sont avec nous. Ceux ayant tourné dans l’autre sens ne sont pas arrivés, nous sommes en tête. 1h29 de canoë à bloc, 2° chrono. Je suis prêt à vomir sur la ligne d’arrivée, je ne doute pas qu’il en est de même pour Denis. On va chèrement vendre notre peau tannée de Renards.
Changement de chaussures à toute allure, j’en perds la carte que Denis récupère sous les cris des spectateurs. On part à courir un sprint de 30 minutes, après 14h de course. Aucun coup d’œil en arrière, juste lancer les jambes en avant. On arrive en trombe sur la 1° balise. Demi-tour, personne sur nos talons !!! C’est pas possible ! Où sont les Lemur ? Un rapide coup d’œil à la carte pour me rassurer : non je n’ai pas oublié de balise, oui c’est bien le sens le plus court. Mais où sont-ils ? Je ne comprends pas mais je ne tergiverse pas. J’harangue Denis à tout donner, on repart à fond…
Petite hésitation sur la balise d’après car je ne vois pas le chemin qui y mène. Petit détour, on perd une minute. Denis est à la peine, il a oublié de délester son sac du matos réparation VTT et de sa flotte. Je relance sans cesse, complètement en lactique, toujours personne derrière. On zigzague au milieu des badauds du vide-greniers. « Allez Denis, çà va le faire !!! ». Dernière balise, on relance, plus que200 mètres .
D’un coup la cloche de l’église au pied de laquelle on passe se met à sonner. Je n’arrive pas à bien compter, mais il me semble qu’il y en a trop. Je comprends pourquoi il n’y a pas les Lemur !!! C’est qu’il doit être midi, que eux ont regardé leur montre, et qu’ils sont rentrés avant ce temps limite pour ne pas prendre 12h de pénalités. Merde !!! On double un couple en leur demandant qu’elle heure il est. Réponse : « no habla francès » ! Merde !!! Je me retourne et regarde l’horloge du clocher : il indique 11h, je prie pour qu’elle soit bien à l’heure d’été.
Dernière relance, au loin les USDR sont « happy ». C’est donc que ce doit être bon. Ils nous filent les masques de Renard, on récupère Eric qui ne nous attendait pas si tôt, et nous voici à esquisser quelques pas de danse sur la ligne d’arrivée.
Denis en oubli une minute de pointer… Le maestro du raid qu’est Christophe nous annonce vainqueur ! C’est bien vrai ! Alors on jubile !
Les Raba eux partent sur la gauche, pour prendre le sens inverse. Je dis à Eric de prendre le temps de respirer un peu et de s’alimenter ; nous sommes partis pour un moment sur l’eau. Pas de vent, le soleil pointe, bientôt on aura chaud.
On rattrape les Lemur qu’on encourage. On coupe dans les roseaux pour aller à la 4, direction la 5 où l’on entend les USDR nous encourager, puis la 6 où Eric doit se jeter à l’eau pour pointer. Nous naviguons de concert avec les Lemur, quelques poignées de secondes nous séparent. Derrière les équipes semblent être à 5-6 minutes. La 7 est un peu plus difficile à trouver sur le petit îlot mais nous en repartons tous les 4, pour attaquer la grande bavante. Une longue traversée du lac à l’azimut. Surtout penser à boire et manger.
Un bateau de l’orga vient nous voir et nous annonce une vitesse de 4 nœuds, soit
Balise 9 ensemble, dernière ligne droite. Je dis aux Lemur : « Allez les gars, ça va être 1 et 2, car Régis ne reviendra pas ». Nico : « Oui, il reste juste à savoir dans quel ordre ! ». Moi « A la vitesse où vous courez, nous on le sait déjà ». Et on le pense vraiment. Nico : « Oui mais la distance est petite, çà va être chaud ! ». Finir un raid de 15 h au sprint, c’est dingue !
Dernière pointe à passer. Je dis à Eric, qui en a marre, de tout lâcher pour finir, me permettre d’en garder un peu dans les jambes, surtout que j’ai des crampes qui me lancent aux quadris depuis une heure.
J’hésite à couper la jetée par la plage pour l’arrivée, mais on en fait finalement le tour, jetant nos dernières forces et coups de pagaies sur la plage où nous encouragent les USDR gonflés par l’arrivée de Anna, Laeti et Pierre. Les Lemur sont avec nous. Ceux ayant tourné dans l’autre sens ne sont pas arrivés, nous sommes en tête. 1h29 de canoë à bloc, 2° chrono. Je suis prêt à vomir sur la ligne d’arrivée, je ne doute pas qu’il en est de même pour Denis. On va chèrement vendre notre peau tannée de Renards.
Changement de chaussures à toute allure, j’en perds la carte que Denis récupère sous les cris des spectateurs. On part à courir un sprint de 30 minutes, après 14h de course. Aucun coup d’œil en arrière, juste lancer les jambes en avant. On arrive en trombe sur la 1° balise. Demi-tour, personne sur nos talons !!! C’est pas possible ! Où sont les Lemur ? Un rapide coup d’œil à la carte pour me rassurer : non je n’ai pas oublié de balise, oui c’est bien le sens le plus court. Mais où sont-ils ? Je ne comprends pas mais je ne tergiverse pas. J’harangue Denis à tout donner, on repart à fond…
Petite hésitation sur la balise d’après car je ne vois pas le chemin qui y mène. Petit détour, on perd une minute. Denis est à la peine, il a oublié de délester son sac du matos réparation VTT et de sa flotte. Je relance sans cesse, complètement en lactique, toujours personne derrière. On zigzague au milieu des badauds du vide-greniers. « Allez Denis, çà va le faire !!! ». Dernière balise, on relance, plus que
D’un coup la cloche de l’église au pied de laquelle on passe se met à sonner. Je n’arrive pas à bien compter, mais il me semble qu’il y en a trop. Je comprends pourquoi il n’y a pas les Lemur !!! C’est qu’il doit être midi, que eux ont regardé leur montre, et qu’ils sont rentrés avant ce temps limite pour ne pas prendre 12h de pénalités. Merde !!! On double un couple en leur demandant qu’elle heure il est. Réponse : « no habla francès » ! Merde !!! Je me retourne et regarde l’horloge du clocher : il indique 11h, je prie pour qu’elle soit bien à l’heure d’été.
Dernière relance, au loin les USDR sont « happy ». C’est donc que ce doit être bon. Ils nous filent les masques de Renard, on récupère Eric qui ne nous attendait pas si tôt, et nous voici à esquisser quelques pas de danse sur la ligne d’arrivée.
Denis en oubli une minute de pointer… Le maestro du raid qu’est Christophe nous annonce vainqueur ! C’est bien vrai ! Alors on jubile !
A trois minutes arrivent les 2° et 3° équipes, mais pas de Lemur ! Que c’est-il passé pour eux ? Un fait de course rare les prive d’une probable victoire : ils ont perdu leur doigt électronique (servant à valider le passage aux balises) à la dernière balise canoë, s’en apercevant seulement en touchant terre. Terrible malchance! Nous sommes sincèrement tristes pour eux, même si c’est le jeu, et aurions aimé les retrouver après l’arrivée pour les aider à passer la pommade. Mais nous comprenons sans peine leur désir d’avoir souhaité s’éclipser au plus vite. Vous vous rattraperez les gars !
Nous remportons donc la course
avec 20 minutes d‘avance sur les Grolandais, la Team mixte de Régis, et 30
minutes sur Raba2 et Absolu Raid mixte. Un immense coup de chapeau aux nanas de
ces équipes qui envoient du lourd ! Là c’est du costaud ! L'ensemble des résultats, ici :http://www.nakanaka.fr/afficher-news-95
Voilà, fin d’un terrible raid,
qui nous aura encore appris pas mal de choses et nous aura conforté dans notre
approche de la course, et la gestion de l’effort. 10 années de raid
multisports, ça paye côté expérience…
Un immense merci à nos chers USDR
pour leurs encouragements sans faille tout au long du week-end. Encore de beaux
et précieux moments partagés.
Nos plus sincères félicitations à
la Team Naka qui a assuré grave sur cette première organisation. Même s’ils
sont tous des raideurs aguerris, il n’est pas donné à tout le monde de se
hisser à ce niveau de qualité dès la première ! Nous aurions aimé sauter
sur la faille d’une balise mal placée pour contrecarrer Chris sur le nombre de
fois où il peste sur celles qu’il subit (c’est comme çà qu’on l’aime), mais on
a pas pu, on en a pas trouvé. Bravo !
(le Maître de cérémonie...chapeau Monsieur)
Pardon Chris d’avoir été si
vite…on sait que tu aurais aimé nous voir tous plus traîner dans la nuit de
pleine lune…ta prochaine version envisagée sera plus « nocturne », gageons le !
J'adore la fin du récit même si je connais le résultat final c'est quand même hyper captivant! je suis fan du "no habla francès!!" extra!
RépondreSupprimerc'était génial de vous suivre sur ce magnifique périple! vous voir en haut de la dune était magique et d'avoir suivi votre remontée était spectaculaire. Enorme kiff à l'arrivée du canoe , bref que du bonheur les renards!!
Bravo les renards et rdv au gevaudathon!
RépondreSupprimerDavid (serial Naka)