Spring Raid : le Printemps des Renards !

4 et 5 avril 2015 - 2° édition du Spring Raid des Naka Naka

Le Spring Raid, c’est bon comme le Printemps ! Le réveil de la Nature et de nos jambes. Le 1° des beaux jours…Veni, vedi, vici en 2014, alors on revient voir si la garbure est toujours aussi bonne en 2015, et si y aura à boire en haut de la Dune.

Côté Renards ça roule. Répartition des épreuves calée 2 jours avant (après des jours de tergiversations), jambes loin d’être encore affutées pour nous 3 (début de saison + aléas divers), alors on vient remettre le titre en jeu sans se mettre la pression.

Côté partenaires d’efforts la team Issy Absolu Raid et VTT Labenne de Régis nous semblent les plus costauds pour ce qui est des teams que l’on connaît.

L’orchestre des Naka semble à son aise, avec le grand zèbre Chris à la baguette. On est rassurés sur ce qui nous attend même si le programme promet de nous faire taper les jambes : 180 km en 24 h max par équipe de 3 (avec toujours 2 équipiers en course). 6 équipes osent se lancer dans le défi dans une formule à 4 sans remplaçant, avec au minimum une féminine. Alors là profond respect, ça promet d’être hard…

 (entorse strappée par le Grand Zèbre : royal !)

 (stratégies d'avant course)



Pam ! 27 équipes au départ ce samedi midi. Bien entendu, et comme toujours, ça part à fond les ballons pour ce trail de 16 km d’entrée de jeu. Absolu Raid et VTT Labenne Régis nous déposent doucement avec quelques autres équipes, pourtant on a un bon rythme.




Trail pas très sexy, car très simple en orientation et de longs chemins à emprunter. Au bout de quelques kilomètres on lève le pied car j’ai fait partir mon diesel Denis trop vite (comme d’hab’, je n’arrive pas à me raisonner à partir doucement…).  Denis, toujours pragmatique me dit : « Laisse les courir…. ». L’adage du « lièvre et de la tortue » avait fonctionné en 2014. Après la 4 je décide de ne pas suivre les 3 teams devant nous et de tenter un coup de bluff en traversant la zone humide et rejoindre la route au nord. Ca ne passe pas super bien, gênés par une frange boisée impénétrable en bord de route. On négocie bien la fin et on arrive 10°. On a du perdre 1 place et un peu de jus sur cette option. 1h43, déjà 15’ de retard sur Issy Absolu Raid.


 Départ canoë avec Eric. Fatigué j’en oublie le shunt prévu au-dessus de la digue. Heureusement Eric me le rappelle, et nous voilà à porter le canoë pour gagner 3-4 minutes, ce qui inspirera quelques équipes derrière.
(1° shunt)
 
Ce qui nous attend est une belle bavante d’à minima 2h30 : depuis Sanguinet rejoindre Navarosse au sud du lac et remonter ensuite sur Maguide. Et comme si ce n’était pas assez long le bon vent d’ouest nous lève de jolies vaguelettes. En plus d’être physique cela va donc vite s’annoncer technique.
 
 
On voit vite quelques bateaux en difficulté par un manque de maîtrise de la pagaie directionnelle. Avec Eric on s’éclate, comme les volées de flotte sur notre étrave. On papote pour rattraper le temps où l’on ne s’est pas vu. Pas de souci pour trouver les balises, on rattrape 3 bateaux avant Navarosse. Là on se la joue filou, n’ayant pas envie de se faire le long A/R par le canal menant au port/canal de Navarosse. Et comme Chris à validé l’option au briefing on hésite pas. On rentre par le petit port au bord du lac et on porte le canoë jusqu’à la balise suivante (en le tractant dans le petit fossé bord de route). Option payante car on revient sur la 4° place (team Absolu raid à 4), économisant 12 minutes de pagayage.
 
 (2° shunt)
 
Denis prend le relais d’Eric et on file vers Maguide en se prenant de belle saussées d’eau du lac dans la face.
 
2h30 de canoë, meilleur chrono, l’option shunt a payé (chapeau aux équipes qui nous talonnent à 1 ou 2 minutes sans avoir pris cette option).


Le temps de remonter au parking de Maguide je suis transit de froid ! Je grelotte, claque des dents, trempé. Obligé de changer toutes les fringues et de me mettre au soleil. Je mets 1h à vraiment me réchauffer (et là j’admire les équipes à 4 qui ont du enchaîner de suite, comme les valeureux Princes en face de nous). Pendant ce temps là Eric et Denis sont partis pour une belle VTT’O bien technique dans la foret. Je fais confiance à leurs grosses cuisses et au talent d’orienteur d’Eric. On a bien travaillé le circuit à prendre le matin (notamment éviter les pare-feux et layons, et favoriser routes et pistes cyclables), et çà paye… Je les vois passer en trombe sur la route aller chercher la 17.
 
 
Les revoilà dans un temps très honorable de 1h45. 2° temps à 17 minutes de celui remarquable d’Issy Absolu. On a doublé les 2 teams Labenne, et nous voilà repartis seconds.

 J’enquille avec Eric le VTT liaison en ne s’écartant pas du cheminement conseillé par l’orga. On roule sans trop forcer, en assurant l’orientation. Cela permet à Eric de récupérer et à moi de ne pas puiser avant le long trail qui m’attend. Malgré ce train de sénateur on assure le 2° temps à 1’30 des premiers. On reprend même quelques minutes sur Régis. Les 1° sont à une trentaine de minutes devant.
 
 

(Cyril qui nous chambre)

La Salie Sud : voilà l’un des gros morceaux du raid : un trail CO de 16 km pour rejoindre le pied nord de la Dune au Pyla. Une CO un peu technique au début, même si le cheminement n’est pas compliqué. Les Naka nous offrent un super parcours vers le Nord en nous faisant profiter de superbes points de vue et petits coins bucoliques dans la foret usagère de la Teste. Des coins qu’on ne peut voir qu’en crapahutant. Merci les Naka. On a le rythme qui va bien, sans faire d’erreur d’orientation. Arrivés sur la piste cyclable au Petit Nice, Denis se met à accélérer. On ne lève pas le pied jusqu’à celui de la Dune au Camping de la foret, tout en courant. La voilà la Dune. Oh putain, et c’est part l’endroit le plus pentu qu’ils nous la font attaquer !!!!! On les voit là haut les Naka à nous attendre…. Allez hop, avec les pieds et les mains on y arrive, en faisant des pauses tous les 10 pas… Presqu’en haut je me retourne : Régis et son comparse arrivent en bas…ils ont du sacrément bien courir les loulous ! La balise posée sur un tissu de zèbre tiré par un fil s’échappe à Denis. Les Naka allient l’humour à la difficulté. En haut heureusement ils sont 8 à nous attendre dont le grand zèbre et Manel avec ses Tucs, son saucisson et surtout son Pineau ! Comme l’année dernière on s’en tape une rasade, en profitant de l’extraordinaire panorama alentour. Il est 20h, il n’y a pas grand  moment, le jour décline…c’est vraiment splendide ! On encourage Régis qui monte, Chris me rabroue de ne pas avoir fini mon verre, et on file courir sur la Dune plein nord pour finir ce trail. On allume une frontale peu après la balise 30 pour finir le dernier kilomètre. Pppppfffioouu, c’est la fin de ce super parcours, qu’on a vraiment beaucoup apprécié. On a seulement le 4° temps à 10 minutes des leaders. Régis nous reprend 3 minutes.

 Maintenant la nuit est là, et çà les Renards on aime. C’est avec 40 minutes de retard sur Issy qu’Eric et Denis repartent pour une VTT « exotique » de 25 km. Exotique car la carte est en partie effacée. Seulement une bande de quelques kilomètres est visible, il ne faut pas s’en écarter. Et pendant que je me refais la cerise en rejoignant le Teich (bien aidé par papy Jean qui joue encore à merveille son rôle d’assistant, notamment en conduisant) ils carburent grave, reprenant même du temps sur Issy. Meilleur temps en revenant à 30 minutes des premiers et en reprenant aussi 10 minutes à Régis. Tout continue à bien rouler, c’est chouette. Il est 22 heures passées.


Un bon trail CO de 12 kilomètres maintenant. Je repars de suite avec Eric. Tout se passe bien jusqu’à la 3° balise où je veux shunter dans du bois impénétrable, sans trouver de layon pourtant indiqué sur la carte. La solution se trouve plus au sud mais j’ai quand même perdu 6 ou 7 bonnes minutes. Rebelote au changement de carte au bord de l’Eyre où je ne m’aperçois pas que je change de cap’ et part à l’est. Demi-tour qui nous fait perdre 4 minutes. La 38 et surtout les 39 et 40 pourtant pas faciles ne posent pas de problème. Eric accuse le coup. Normal avec son peu d’entraînement à pied. Alors on lève le pied souvent, rassurés de ne jamais voir aucune lumière au loin. En gros depuis le départ de Maguide on a vu personne (si ce n’est Régis en pied de Dune). Ce n’est pas habituel et du coup il faut veiller à ne pas prendre un faux rythme. Difficile de jauger comment se situe notre progression par rapport à celle des autres. Mais au moins on est pas influencés par le choix des autres, on peut rester concentrés. Replantage sur l’attaque de la 41 où dans ma tête je dois trouver une clôture, alors qu’il s’agit de la ligne électrique. Nous faisons donc un détour pour l’attaquer par le sud. Encore 4 minutes. Cela fait 15 minutes perdues vraiment bêtement sur des erreurs d’orientation. Mais 12 heures après le départ la lucidité commence à être altérée. La fin se termine bien et Eric et plus qu’heureux d’arriver à Mios. Le pauvre, il est allé chercher loin pour finir. La beauté du raid…

2h04 et 4° temps sur cette section. Je suis déçu de mon orientation : les 15 minutes nous coutent le meilleur temps (exactement celui d’Issy), et Issy reprend le large de 45 minutes.

 Bon, moi ça m’enchante moins : il faut que je chausse les rollers maintenant, et c’est loin d’être pour mon plaisir. Mais Eric est cramé et doit en garder pour le dernier VTT qui s’annonce costaud.
 
Alors c’est parti pour 19 km, tracté par Denis. Autant vous dire qu’à 1h du mat’ y a pas grand monde sur la piste cyclable. J’essaye d’être vigilant à chacune de mes glissades, et Denis assure en traction. On tourne à 22 km/h de moyenne, ce qui permet à Denis de ne pas puiser dans les cuisses, et à moi de maîtriser encore un peu l’équilibre (même si je me fais peur un paquet de fois). A Salles, Chris qui a chassé ses rollers nous rejoint et fait un bout de route avec nous. Il se met à hauteur de Denis et on papote. Déconcentration subite : je me prends un beau vol planée cul par-dessus tête, heureusement dans l’herbe. Mais purée ça me déclenche deux crampes dans les mollets ! Arggggg ! Chris est désolé, m’aide à me relever et s’éclipse pour nous laisser à notre course. Aller-retour vers l’autoroute maintenant sur une chaussée moins bonne. Je me fais bien peur dans la descente sous l’autoroute, heureusement Denis me freine. Ras les roulettes, on retrouve Salles en 1h02 (5° temps), sans croiser Régis (on a donc au moins 25 minutes d’avance). On a bien limité la casse, c’est chouette. Nous sommes revenus à 35 minutes d’Issy, mais sans fausse note leur 1° place est assurée (quoi que rappelez vous l’année dernière…).

 Au camion Eric se réveille juste, il n’est pas à son aise. Il n’est même pas prêt, n’a pas tracé sa carte. Denis a eu le temps de se changer qu’Eric n’y est toujours pas. Je le booste pour repartir, ne pas laisser s‘envoler tout le travail qu’on vient de faire. Mais je le comprends : partir pour 40 km de VTT’O à 1h30 du mat’, c’est pas joyce. Je les encourage et suis bien content que Jean me véhicule de retour à Sanguinet. Je me douche à l’eau froide dehors rapidement à 2h du mat’, je savoure la garbure de PatPat avec mon homologue d’Issy qui attend lui aussi, en pensant bien à eux qui doivent en baver, et vais me pieuter dans le camion que Thierry (mon coéquipier Naka du Gévau 2014) a bien voulu me prêter.

Mus par notre esprit d’équipe je me réveille au moment où les Renards arrivent. Il est 4h15 du mat’. Ils en ont sué grave, oubliant une balise qu’il a fallut récupérer (et oui, fallait tracer avant…) et s’enquillant de grandes bavantes insipides en pleine nuit, sans jamais une lueur derrière eux. Ils sont éreintés, mais bien heureux d’en avoir fini en limitant la casse.
 
 
(le retour des guerriers)
 
Issy a été royal, et nous pose de 40 minutes sur l’épreuve. Ils sont donc à 1h10 devant, voie royale pour la victoire, nous n’avons pas pu rivaliser. Régis nous reprend 15 minutes, mais nous conservons 35 minutes d’avance au général. Le podium est donc joué.

En me recouchant pour 2h30 de somnolence je pense à tous ceux qui vont passer la fin de nuit dehors, et surtout aux teams à 4. Respect, nous en aurions été incapables !

 
 

Dimanche, 8h. Petit déj’ à la garbure toujours aussi délicieuse. Je prends le relais de mes coéquipiers pour assumer la totalité de 2 épreuves qui restent. Du bonus temps qui ne changera pas le podium sauf énorme catastrophe. On va se dérouiller les jambes un quart d’heure en vélo avant de se lancer.
 
 
 Mais en CO à pied j’ai du mal, les jambes ne développent pas. Denis lui est très bien. J’assure l’orientation. On termine en 31 minutes (2° temps après l’équipe à 4 d’Issy !), et j’enchaîne de suite avec Eric en VTT.
 
(équipé par la Biche)
 

(Will au départ VTT)
 
Je me mets dans la roue pour récupérer et Eric fait le boulot. Circuit technique et cassant, j’ai du mal. Je m’accroche en me disant que c’est bientôt fini, d’autant plus quand Régis nous rattrape au milieu du parcours. Il faut relancer mais c’est hard ! Eric assure vraiment, on ne prend pas de risque inutile et on s’en sort 3°. Cela se joue donc à quelques minutes, ce ne sera pas un juge de paix pour le podium, mais heureusement qu’il n’y avait pas une épreuve de plus…. C’était bien assez pour moi !

 (tous les 3 crevés)

Le raid s’achève est nous sommes ravis. Seconde place derrière une Team Absolu Raid intouchable. Nous nous sommes éclatés, on a vraiment profité de la nuit (merci Chris), et au vu du peu d’entraînement qu’on a pu faire nous sommes plus que comblés.

 
(flagué avec le Pineau...ravito d'arrivée)

Merci à Jean pour son assistance sans faille qui nous a permis de ne pas stresser et nous reposer.


Merci aux Naka qui se sont fait plaisir sur ce raid, et nous on fait grandement partager leurs terrains de jeux. Spring Raid bien plus difficile que l’année dernière. Encore perfectible, notamment par le fait de donner toutes les cartes au départ, mais déjà d’un top niveau. On en en a pris plein les jambes, les yeux, le cœur. Alors nous seront là l’année prochaine, pour essayer de gravir la 3° marche du podium (celle qui nous manque).
 
 

Merci enfin à mes 2 coéquipiers. A ma Buse toujours plein d’abnégation et de précision. A mon Lézard si endurant et motivé à 58 ans. A 45 ans de moyenne d’âge on se débrouille pas mal non ?
 

Allez hop, on enlève le sable des runnings, et on file dans 3 semaines à la TransAubrac : 105 kilomètres de trail à travers ces magnifiques paysages… Encore du plaisir qui nous attend au détour des chemins.

1 commentaire:

  1. Pfff....!! comme j'aurais aimé être là! merci pour ce récit qui nous permet de vivre cette course avec vous! et franchement : bravo ! trop forts les renards !

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