TransAlpine Run - Etape 4 (03-09)

Etape 4 (mardi 3 septembre) : Samnaun (Suisse) à Scuol (Suisse) :
37,1 kilomètres - D+2000 mètres - D- 2633 mètres
 
 
 Le profil de la course :
 
 
 
On est en septembre non ? Ah oui ! Et bien dormir en Suisse début septembre à 1800 m d’altitude dans un camping-car…faut prévoir les gros duvets. Ca a « piqué » cette nuit.

Et lorsqu’il faut s’extirper du lit à 5h45, même après une bonne nuit de sommeil, c’est hard !
Dehors…il fait encore plus frais. Direction la ligne de départ à 7h, certes sous des couleurs magnifiques, mais dans un froid intense
 

Cela raffermit les belles valises que nous commençons à avoir sous les yeux. L’étape d’hier a bien laissé des traces, et pas que sous nos yeux.



Mon genou est super enflé, l’anti-inflammatoire d’hier n’a pas trop eu d’effet. Le « pliage » est loin d’être optimal, mais je n’ai pas mal. Bien en avance sur la ligne de départ (pour cause de mal compréhension des consignes) je passe donc voir l’équipe médicale. Pommade et gros bandage sont posés. On verra ce que ça donnera.


Tellement en avance qu’on entre les premiers avec Romain et Noël dans notre sas de départ. Nous sommes donc placés au départ juste derrière les 50 meilleures équipes.


Après une attente interminable, et sous une lumière magnifique, les trailers sont lâchés pour leur 4° étape.

Nous ne partons pas vite, mais dès les premières dizaines de mètres rien ne va plus. Nous n’avons que des mauvaises sensations tous les deux. Denis a les quadris qui  montent en lactique dès qu’il force un peu. Moi j’ai une cheville qui déraille pendant 20 minutes sans raison apparente. En outre mon diaphragme est complètement bloqué, j’ai du mal à ventiler, les jambes sont lourdes et les mollets comme du béton. On rame comme c’est pas permis ! Nous sommes contraints de laisser passer des tripotées d’équipes, dont celles que nous voyions souvent (donc à notre niveau) lors des étapes précédentes. Le moral en prend un pet ! « Heureusement » nous sommes tous les 2 dans le même état. En outre voir au loin les premiers monter à un rythme tranquillou là où nous nous allons marcher nous achève.

Mais l’expérience paye, et nous savons tout deux que cela devrait passer d’ici quelques dizaines de minutes ou heures. L’attente d’une heure au froid dans le sas de départ ne nous a pas aidé. Alors on serre les dents sur cette longue montée sur piste forestière.




Le ravito est vite atteint, et c’est moitié la guerre pour se servir. Après une courte descente dans du pur minéral on remonte vers le 1° col à 2700 mètres. 7 kilomètres, et on ne va pas mieux. De mon côté je m’accroche à une équipe de seniors dont le rythme me convient, puis au derrière d’une charmante teutonne qui opère à une descente tout en délicatesse. Je vous voit venir, mais je vous précise que dans un état de méforme comme çà on n’a pas la force d’admirer le paysage ou autre chose. Seul l’emplacement à venir pour nos pieds a de l’importance. Pour preuve le peu de photos prises. Je ne me souviens qu’à peine des montagnes environnantes, pourtant baignées d’une lumière matinale splendide.
 


(là, c'est dur...)

Après cette descente où l’on peut tout de même courir nous attaquons un nouveau col à 2600 mètres.



Dès les premiers mètres je suis déconfit. Je fouille dans mon sac à la recherche d‘un anti-inflammatoire. Comme par hasard il n’est point là… Denis arrive, lui aussi « en vrac », se demandant comment il a pu arriver jusque là (11° km) avec l’état de ses quadris. Heureusement il a 2 gélules, et nous cédons à la médication. Mais sans cela, difficile d’aller plus loin.

Nous repartons. Je ne sais pas à qui on s’accroche sur cette montée, c’est le brouillard dans nos têtes, mais nous arrivons au Fimberpass. Le Jedi, trônant sur le poteau, nous rappelle à la Force (à défaut de la raison).

(le pom-pom boy avec le Jedi) 
 
 
(la Force est là !)

La descente de 6 km pour 800 D- s’amorce. Ambiance lunaire, mais superbe. Nous arrivons à bien galoper, rattrapant quelques team. Ca y est, il aura fallut 2 heures pour que la roue tourne, pour que notre corps soit enfin en état de marche. Plaisir de retrouver nos sensations et notre vrai rythme. En quelques dizaines de minutes nous sommes au ravito. Nous y doublons les niçois, et commençons à rattraper quelques équipes connues. On fait vite, pas de temps à perdre, d’autant plus que la chaleur commence a réapparaître. Vite reprendre de l’altitude et un peu de fraîcheur.


Ponts sur torrents puis sous-bois agréable. On monte ensuite dans des prairies d’alpage suisse. Décor majestueux. Les jambes et les têtes sont rassérénées. Nous pouvons attaquer la dernière difficulté plus enjoués. Un arrêt rapide pour stopper un échauffement d’orteil qui point, et je repars à un bon rythme pour rattraper Denis. Ce qui me prend un bout de temps, synonyme de forme revenue pour lui aussi.



(Mon boy Pierre : celle là elle ne m'a pas reconnu, ce fut chaud...)
 

Tous les torrents traversés sont l’occasion de se rafraîchir la tête. La pente s’élève fortement. Plus d’arbres, herbe rase, au loin les cailloux. On retrouve les danois glacés et les gentils espagnols, c’est que nous ne sommes pas si loin que çà, bien que cette étape ne va probablement pas nous faire remonter au classement.



Le minéral, ça y est. Toujours un bon rythme. Dernier énorme coup de cul sur cette longue montée. Enfin le dernier col ! Plus que 10 kilomètres de descente.



Nous nous étions dit de ne rien lâcher dans cette descente, alors on part sur un bon rythme. Je fonds sur des team, mais Denis peine un peu (le Retour des quadris 2). Alors je lève le pied. Il « revient », je relance plus calmement, le motivant. Il ne lâche rien.


 


Le ravito où nous attendent des parapentes, papa et des cloches suisses et avalé en 20 secondes. On dévale.


On « enquille » toujours pendant que Jean passe au-dessus de notre tête dans sa télécabine.


 
 
Une roulade que j’exécute pour un cameraman plus loin nous amène sur une piste pour les 4 derniers kilomètres. Je donne le tempo, Denis s’accroche. On aura pas gagné de temps dans cette descente, mais on n’en aura pas perdu. Enfin nous entrons dans Scuol et en traversons le pittoresque centre ville sous la chaleur. Un dernier splendide pont en bois et nous voilà finisher en 5h57 (contre 5h40 prévus). Les speakers sont tout déçus de ne pas nous voir avec nos masques (que nous n’avons pas pu récupérer auprès de Jean) et mettent ça sous le dos de la chaleur.
 


Fourbus nous plongeons à l’ombre avec d’immenses verres de coca. Romain et Noël arrivent avec 15 minutes de retard.



A notre grande surprise nous reprenons la 30° place dans notre catégorie, et ne perdons qu’une place au général (119°). On s’en sort vraiment pas mal au vu de notre départ catastrophique.

Je pars ensuite voir les docteurs, qui me tripotent le genou dans tous les sens sans déclencher de douleur. Diagnostic : inflammation de l’intérieur du genou. Remède : anti-inflammatoire de suite et ce soir. Perspective : abandonner si cela ne va pas mieux demain.
Pam ! J’en prends un coup derrière la tête.

Heureusement papa nous a dégotté un camping grand luxe à 100 mètres de l’arrivée. De quoi se réconforter et se remettre à niveau dans le calme et la luxure.
Séance massage, puis WIFI sous le soleil où les nombreux messages sur le blog nous emplissent de joie.

Jolie pasta party à nouveau à 19h, dans lequel le Jedi apparaît sur la vidéo du jour au Finderpass ! Puis séance de Compex en bossant sur les ordis.




Demain quasi journée de repos. Nous ne partons qu’à 11h20 pour notre kilomètre vertical qui devrait durer 1h20. Grasse mat’ !!!! Yyyaaaaooouuuu !!!! On irait presque chercher un hôtel garni pour fêter çà !

Allez, le plus dur de la course est passé, maintenant il faut gérer la fatigue pour être le plus en forme possible sur les longues mais moins raides étapes qui nous attendent à partir de jeudi.

A demain tous !!!

15 commentaires:

  1. Bravo les Renards, qu'elle mental, les récits sont passionnants à lire. Courage pour la suite......

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  2. message de pierre : papa, pour les vaches papa prend le bazuka la prochaine fois, tu ne sera plus embêté.
    pompomboy, attention à mon jedi il est fragile depuis qu'il a perdu ses cheveux.
    message de tialse : que de paysages magnifiques que la force revienne à vous....

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  3. merci mes amours !
    trop lourd le bazuka mon Pey ! et puis tu sais que je protège la nature...
    je passe le message à pom pom boy !
    la force sera là jusqu'au bout tialse ! on lâche rien !!!!!!

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  4. j'espère de tout coeur que le genou va tenir bordel! j'espère que les médocs vont faire effet et qu'ils n'auront pas d'effets secondaires! courage les gars!! le récit de la course est un vrai plaisir , on a l'impression de suivre la meilleure série de l'année tous les jours!! les photos sont splendides!!!
    on vous envoie toutes nos forces!!! go les renards go !

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    1. le genou tient !!!! y a intérêt !!!! on va supplanter "plus belle la vie", c'est "plus dur la montagne !"
      merci les USDR !!!
      bises

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  5. Salut les gars, je ne connais pas toute la team, juste le prez'
    Bravo à vous, ça a l'air corsé comme programme et vous avez l'air d'en chier mais vous êtes presqu'au bout! J'espère que la "grasse mat" aura un peu calmé les douleurs.

    Bon courage de Bordeaux, où il fait un peu frais le matin mais on n'a pas ces paysages.

    Géraud

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    1. Merci Géraud

      C'est pas corsé, c'est alpin ! Et pour de vrai ! On a oublié les canelés pour le petit déj, faudra attendre Bx...
      A+

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  6. Bonjour Denis !!!!
    Un peu bizarre de te retrouver en plein effort, et quels efforts ! Je te félicite pour ces exploits et t'exprime mes encouragements !!
    Le corps souffre parfois ma la volonté l'emporte souvent !
    Eric (frère de Sophie)

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  7. Merci de nous faire partager cette belle aventure, malgré la fatigue et les bobos. Les photos sont magnifiques. Bravo encore et encore les renards!!! Bon courage pour la suite. Sylvain mamie Sahondra arrive bientôt avec du ravitoto ! Bises

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    1. Merci les amis !!! Gros baisers à vous tous !J'essaye d'être digne pour mon filleul... Du raftout au retour...hhhuuuummmmmm !!!!

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  8. Non mais çà veut dire quoi de prononcer des gros mots pareils !!! "abandonner" !!! c'est pas renard comme mot çà ... c'est pas un ptit bobo au genou qui va te faire lâcher Sylvinou ?? vous avez fait le plus dur??? cette étape nous a tenus en haleine... zetes des pros ..; Les SG unissent leurs forces S.. heuu mentales pour vous mettre la main aux fesses et vous pousser un peu (on a le droit à la poussette ?)... plus que rien du tout et vous y êtes!!!

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    1. Hey, c'est pas moi qui l'a prononcé !!! C'est le doc' ! Moi ça m'a même pas effleuré l'esprit !
      Je pense souvent à vous mes chers SG, surtout aujourd'hui (étape 6) dans ma grosse galère.
      Pas le droit aux poussettes, mais la main aux fesses je veux bien. Et il y en a certaines qu'on aiderait bien je vous jure !!!!

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    2. Mais c'est opas moi qui l'a prononcé le mot, c'est le Doc' !!!! Moi ça m'a même pas traversé l'esprit ! Les SG je pense souvent à vous, surtout dans ma défaillance d'aujourd'hui.
      Une main aux fesses je veux bien, et on voudrait bien en mettre à certaines ici je vous jure....

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  9. Aller, c'est bientôt la dernière ligne droite...si je puis dire !!!
    BRAVO les renards pour vos performances et le blog, c'est un réel plaisir de vous lire et
    de suivre vos étapes. Je vois que vous êtes heureux, c'est les plus important, malgré les souffrances...!!!!
    Merci pour les magnifiques photos.
    Bisous
    Tatie

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